Comment être drôle et faire rire vos lecteurs (même si vous êtes coincé).
Vos amis vous considèrent peut-être comme le bout en train de la bande, votre mère rit à toutes vos blagues, et toutes vos copines vous assurent que vous êtes « trop marrante quoi ».
Pourtant à l’écrit, c’est ballot, vous êtes triste comme un film norvégien.
Être drôle à l’écrit, ça n’est pas forcément inné, mais c’est important. L’humour permet d’engager vos lecteurs et les pousse à vous associer à une image de détente, de joie et de bonheur. (Cui cui)
Alors, comment déclencher parmi vos lecteurs, ces hohoho, ces mouararahaha et ces « pfff mais qu’il est con lui alors », qui vous amèneront leur sympathie et leur argent attachement ?
Je vais vous expliquer ça en détail, dans cet article de 6000 mots que vous mettrez 34 minutes à lire. (Faisant ainsi cramer votre gratin dauphinois.) (Oui allez mettre une minuterie.)
La première règle, et celle-ci vaudra à l’écrit comme à l’oral, vous permettra d’agiter les neurones cognitifs de vos lecteurs, conduisant à une irrépressible secousse du système respiratoire, du larynx et des muscles faciaux. (Merkipédia)
Bref, de les faire se poiler.
Mais tout d’abord, laissez-moi vous demander la chose suivante :
Prenez 3 exemples de moments où vous avez rigolé comme un jeune baleineau et comparez-les.
Par exemple, pour moi c’est :
- Un délire d’Arnaud Tsamere dans cette vidéo (ce mec est complètement taré).
- Un pote qui a imaginé une collection de magazine : « collectionne les poils et reconstitue la moustache d’Hitler »
- Mon copain qui me dit après l’achat d’un vieux tableau (dont je désire récupérer le cadre) dans une brocante « Je me demande ce qui a le plus de style dans le tableau que tu as acheté, la grande trace de brûlé au milieu, ou le prix de 1€ encore collé sur le côté ? »
Quel est leur point commun ?
Je vais vous le dire (le suspens est là), le point commun de tout ce qui nous fait rire, c’est :
La surprise !
Mais je vous entend déjà vous inquiéter : « Faudra-il donc que je me fasse greffer un groin, ou que je m’exhibe nue sous la tour Eiffel pour surprendre mes lecteurs ? »
Ne commettez aucun outrage. Je vais vous expliquer, en plusieurs exemples comment surprendre et faire gigoter les zygomatiques de vos visiteurs.
Comment faire rire vos lecteurs en les surprenant
Tout con venant ayant été éduqué convenablement, la vie en devient souvent convenue, vous en conviendrez. Twittez cette phrase à la con.
Excellente nouvelle : Il existe de multiples manières d’entraver les convenances.
Et si je ne vais pas pouvoir les lister exhaustivement, j’ai quand même fait l’effort (alors que j’ai bu pas mal de cognac hier soir) de vous citer plusieurs manières de déconcerter les esprits rangés.
En étant vrai
Il y a de multiples façons d’être vrai à l’écrit :
- Dire tout haut ce que tout le monde pense tout bas : « Les cuvettes de WC sont une oeuvre du diable : quelle que soit la manière dont on s’assoit, ça fait un bruit d’enfer. »
- Oser révéler des tares : « J’ai le sens de l’orientation d’une boussole cassée. Si l’on me fait tourner 3 fois sur moi-même, je ne sais plus d’où je viens. »
- Ou des anecdotes peu avantageuses. Par exemple, en soirée, j’ai rencontré une fille qui s’appelait Bambi. Je lui dis pour blaguer : « C’était pas trop dur quand les chasseurs ont tué ta mère ? » Sa mère était vraiment morte.
- Dénoncer des traditions, qu’au fond beaucoup de gens rejettent : « Klaxonner aux mariages devrait être puni de pendaison. »
Essayez de vous avouer à vous-même vos pires défauts, moquez-vous de vous-même en forçant le trait et vous verrez que le simple fait de le dire est amusant pour le lecteur.
En effet, les gens sont habitués à se mettre en valeur, à ne montrer d’eux-même que ce qu’ils pensent être séduisant, agréable, ou pire : normal. De ce fait, la surprise provoquée par la révélation d’une chose qu’ils pensaient indicible, les détend subitement.
Ils se sentent comme libérés d’un poids, en étant soudain autorisés à dire eux-mêmes ces choses-là, et cela est très relaxant et amusant pour l’esprit.
Mais dire ces choses en les révélant simplement, sans y mettre une certaine forme, pourrait au contraire de faire rire, ennuyer ou même provoquer de la gêne.
Si j’avais dit « J’ai un mauvais sens de l’orientation », vous auriez pensé « Et ça me fait une très belle jambe ».
Je vous suggère donc d’appliquer la technique suivante :
En éxagérant
La démesure est surprenante. En rapport à l’éducation rangée, vous vous rappelez ? Non mais lisez l’article dans l’ordre quoi.
Donc n’ayez pas peur d’exagérer, d’aller très loin, vraiment. Si vous craignez trop la critique de type « Oh ben là quand même Monique dis-donc », arrêtez tout de suite vos projets humoristiques et reprenez le macramé.
Jérémy Ferrari est un excellent exemple d’exagération hilarante. Lorsque j’ai été voir son dernier spectacle « Vend 2 pièces à Beyrouth », il entame par un sketche sur les attentats du Bataclan. Voir ça à Paris, alors que les évènements datent d’il y a à peine quelques mois, pourrait laisser supposer le bide total, mais il y va tellement franco et en disant de telles insanités, qu’on est tous morts de rire.
« Si jamais on se fait attaquer, vous allez me faire le plaisir d’être un peu plus organisés qu’au Bataclan ! Parce que c’était n’importe quoi ! Et vas-y que je te marche dessus pour trouver plus vite la sortie et vas-y que je me cache sous les corps pour faire croire que je suis mort…bref le gros bordel ! »
Mais si vous êtes mal à l’aise avec les sujets trop tabous, ou qui pourraient faire grosse polémique, vous n’avez pas besoin d’aller aussi loin que lui, mais habituez-vous tout de même à penser « Comment puis-je encore amplifier cette vanne ? »
Prenons un exemple au hasard :
En ce moment, j’essaie de faire pousser du gazon dans mon jardinet creusois et contre toute attente, en Creuse, il ne pleut pas depuis des mois. J’en suis donc à prier le ciel pour qu’il pleuve, moi qui ai habituellement horreur de la pluie.
Maintenant, je vais placer des exagérations dans cette anecdote :
En ce moment, j’essaie à faire pousser du gazon dans mon jardinet creusois de 50m2, en vue de créer un terrain de golf à 1 trou. Mais figurez-vous qu’en Creuse, y a pas que les habitants qui se sont barrés, y a les nuages aussi ! Du coup, je me retrouve à faire la danse de la pluie dans mon jardin, sous le regard complètement ahuri d’Armelle, ma seule voisine. Parfois elle me crie « Mgnéééé hégnéééé », mais je crois qu’elle a des soucis, un truc du genre son père qui serait aussi son frère, je sais plus trop.
Capiche ? Essayez de le faire avec n’importe quelle histoire qui vous est arrivé, ou des projets que vous avez, et amusez-vous à tout amplifier.
Mais en lisant ce dernier exemple, vous vous êtes peut-être dit : « Ouais, non mais là, elle ne fait pas QUE exagérer, elle n’explique pas le reste ».
Que nenni mamie ! Je vais vous révéler un autre secret !
En variant
« Comme Sylvie Variant ? »
Oh allez, il est marrant ce jeu de mot.
Varier donne du rythme, de la couleur et peut même à force de pratique faire se bidonner vos lecteurs les plus acariâtres.
Plusieurs choses peuvent être changées :
Les niveaux de langage
Par exemple :
- Le langage familier et châtié : « La jeune fille me paraissait si gracieuse tu vois, que je fus enflammé grave d’un transport amoureux.
- Professionnel et intime : « Je vous prie d’agréer, madame, monsieur, l’assurance de mes gros bisous distingués. »
- Phrases construites et onomatopées : « Je dormais à point fermé, quand soudain le gniiiiiiiii symptomatique d’une nuit d’emmerdes s’immisça dans mon conduit auditif. »
- Le jargon banlieue et le vieil argot : Lisez et regardez les vidéos du blog génial des Boloss des belles lettres. « Laisse tomber ma gueule, au 18ème siècle, c’est schlingos atomique sur toute la mifa. Les zouzes, elles fouettent, les babtous, ils fouettent, même Brad Pitt, il fouette. » (Présentation du Parfum de Süskind).
- La bonne et la mauvaise grammaire : « Le saviez-tu ? Contrairement de la légende, Jean Rochefort n’est pas mort de moisissure. »
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Le gros et le détail
Certains donnent trop d’infos, d’autres généralisent au point d’en devenir flou. Dosez, et donnez de la couleur et de l’humour à vos phrases en donnant parfois le plus petit détail, ou en demeurant au contraire très vague, pour créer des effets.
Transformons de nouveau une anecdote un peu ennuyeuse :
Hier, je suis allée à une fête de village. J’y ai vu un spectacle de motos.
Et en détaillant :
Il doit exister deux endroits au monde où l’on peut voir un spectacle comme celui auquel j’ai assisté hier : dans le fin fond du Texas, et…à la Fête de la Montagne à La Nouaille, 248 habitants. Là, des motards tatoués et barbus pétaradaient à la verticale dans un tonneau en bois de 10m de diamètre et 6m de haut, nous asphyxiant de fumée de moteur et nous faisant frémir à chaque tour sans les mains ou les yeux bandés ! En fait, la Nouaille, c’est un peu le Texas de la Creuse.
Ou au contraire, une histoire trop détaillée :
Le 18 juin 1934, Henri Montalet, un gentilhomme de trente ans, vêtu d’un complet marron et chapeau haut de forme, se promène d’un pas nonchalant le long des quais de Seine, sa canne à pommeau doré à la main. Il laisse flâner son regard sur l’autre rive. Un couple d’amoureux est installé sur un banc de pierre, s’embrassant. Puis, l’homme semble murmurer quelque chose à l’oreille de sa bien-aimée, et elle éclate alors d’un rire que reconnaît immédiatement Henri. C’est celui de Jeanne, sa femme. Furieux, il va pour traverser le Pont des Arts et se faire remarquer auprès du couple, peut-être même prendra-t-il au col ce malotru qui ose susurrer des mots doux à son épouse, et le poussera-t-il à plusieurs reprises en lui faisant savoir qui il est, lui Henri Montalet, notaire du 15ème arrondissement, reconnu de ses pairs et possédant un appartement et un domaine à Aix-en-Provence. Mais il se ravise en imaginant l’homme se rire de lui et le traiter de cocu devant les passants, peut-être même quelques clients à lui, qui pourraient jaser, et alors lui causer beaucoup de tort dans son métier. Quant à l’honneur ! Il se ravise alors, et continue son chemin : il va réfléchir à un plan.
En modifiant :
Henri Montalet se promène sur les quais de Seine, quand il aperçoit sur l’autre rive, Jeanne, sa femme, qui rit aux éclats tandis qu’un homme chuchote à son oreille. Henri est furieux. Lui, un notaire du 15ème arrondissement, possédant un appartement et un domaine à Aix-en-Provence, estimé de ses pairs : cocu ! Si ça se savait…Il n’ose alors traverser et faire un esclandre devant des passants qui pourraient le reconnaître, et continue son chemin : il va réfléchir à un plan.
En associant
Faire des associations d’idées est un excellent moyen de surprendre, par l’étendue des combinaisons possibles. Mais que faut-il associer ?
Les images
Imager votre propos vous permettra de placer quelques traits d’humour.
Par exemple, imaginons que vous vouliez parler de personnes idiotes, vous pourriez transposer à l’image de naufragés sur une île déserte :
« Ces types ne savent tellement rien faire, que même si ils se retrouvaient sur une île déserte, ils ne sauraient même pas comment se manger les uns les autres. »
Ou encore, plus basique :
« Ce mec est tellement con, que si tu lui déplaces son assiette de 10 cm, il meurt de faim. »
Essayez de faire le travail vous-même en imaginant d’autres situations où l’on peut être débile. Ça peut être des scènes de la vie quotidienne (se laver, manger, dormir…), des scènes extraordinaires (sauter en parachute, nager avec les dauphins, voyager dans l’espace) ou encore tirées de films, d’émissions ou d’œuvres connues…
Faire des métaphores
Encore une fois, il vous faudra utiliser des images fortes pour décrire des situations ou des idées.
Vous souhaitez par exemple, raconter un cauchemar que vous avez fait. Mais introduire par « Cette nuit j’ai fait un cauchemar », est un peu lourd.
Si vous remplacez par une métaphore ou une allégorie, vous donnerez de la force et de la drôlerie à votre propos. (et Dieu sait si nous avons besoin de rire en ce bas monde, ma chère Claudine) Alors, cherchez des univers qui pourraient se plaquer sur votre histoire :
« 5h du matin, crochet du droit dans mon coeur et uppercut dans mon cerveau : je déclare le cauchemar victorieux par K.O ! »
« J’aime pas trop les grizzlis qui me poursuivent dans la forêt en hurlant des chansons d’Annie Cordie, surtout quand il est 5h du matin et que je dors profondément. »
En concluant
Finissez vos phrases de manière surprenante et saisissez votre lectorat endormi.
De manière générale, si vous souhaitez dire quelque chose de totalement décalé ou absurde, utilisez le dernier mot ou la toute fin de phrase. Ainsi la surprise est plus forte.
- Vous pouvez finir par une absurdité : Homme, 45 ans, sportif, cadre, aimant la nature, les balades sur la plage et le ski alpin, cherche son chat en peluche perdu à la Baule le 17 mars.
- Un rappel : Ma femme me reproche de favoriser deux de mes gosses plus qu’un autre. Je voudrais juste savoir si elle parle de Enzo, de Julie ou du roux…@Freakyfrip
- Un détournement de sens : Sagittaire, c’est le moment de repenser votre budget et songer rapidement à un placement financier chez votre meilleur ami Bertrand. Environ 10 000 € stp, merci.
Être drôle en tordant le cou à la réalité
La réalité, c’est pas très gai. Roger Tanpis
Parce que la vie est morose pour la plupart de vos lecteurs, que ça fait belle lurette que les « nouveautés » de ce monde ne les amusent plus, qu’ils ont répété entre 7000 et 25000 fois leurs gestes quotidiens, qu’Arthur est toujours programmé à la télé, et que le dimanche, c’est rôti, changez-leur la vie, ne serait-ce qu’une heure, en leur donnant un nouvel aperçu des choses trop vues et entendues.
En détournant
Entraînez-vous avec un article au hasard wikipédia
Je suis tombée sur Théodore Désorgues.
Je lis que Théodore Désorgues est un poète révolutionnaire qui a échappé à la guillotine, et se retrouve enfermé avec le marquis de Sade.
Je pourrais donc détourner cet article comme ceci :
Théodore Désorgues, poète révolutionnaire, qui s’appelait en réalité De Sorgues, échappa à la guillotine en modifiant son nom, ainsi que sa manière de se présenter systématiquement en société : « Bonjour, je me présente, Théodore Désorgues avec un é, pas De Sorgues, hein, haha, je suis poète révolutionnaire, vive Robespierre, à bas la reine, allons enfants de la patrie ! »
Par la suite, il se fit dénoncer par son ancien domestique qui l’avait reconnu. Il finit ses jours en prison, dans la même cellule que le marquis de Sade, qui lui demanda souvent de ramasser sa savonnette. Il regretta amèrement la guillotine.
Des excellents exemples de détournements :
En jouant avec les mots
Les jeux de mots sont plus facilement accessibles aux personne à la pensée auditive. Si vous entendez les mots, plutôt que de les voir (ce n’est pas mon cas, je fais donc très rarement des jeux de mots), vous aurez une certaine facilité à manipuler les syllabes.
Les jeux de mots peuvent se faire en associant des idées. Par exemple :
Quand on fait du blé, nos rêves céréalisent. Fussoir
Ici, la personne a sûrement entendu que « se réal… » ressemblait à « céréale ». Il lui suffit alors de chercher quel genre de rêve peut « céréaliser ». Il aurait pu dire aussi : « Je mange des frosties, mon rêve céréalise enfin. » Ou encore, un autre jeu de mot céréalier : « Les faucheurs d’OGM, ce sont des céréales killer ».
Les jeux de mots peuvent aussi mélanger les syllabes et créer les fameuses contrepétries. L’une d’entre elle, célèbre :
La philanthropie de l’ouvrier charpentier (Je vous laisse chercher la solution !)
Vous êtes nul en jeu de mots ? Pas grave, faites des jeux de mots pourris et assumez-les. Moi ce sont ceux que je préfère finalement :
« J’ai essayé la veste de Gad, et elle m’allait. » D’autres exemples ici.
Vous pouvez aussi détourner de expressions et proverbes, comme le faisait génialement Pierre Desproges. Voici une liste de proverbes inventés, détournés souvent de proverbes originaux.
Le système reste le même que celui des jeux de mots, comme par exemple « Noel aux tisanes, Pâques aux rabannes ».
Comment être drôle en assumant
Che chuis chuper grôle et che vous jemmergue. Mantra à répéter chaque matin en se lavant les dents.
Assumer totalement sa connerie est payant en matière d’humour.
Et si vous manquez de confiance en vous ? Pas de soucis, je vais vous indiquer en quelques techniques comment faire croire à l’écrit que vous êtes hyper cool dans la vie. (Ne marche que si vous ne rencontrez jamais les gens en vrai).
Dialoguez avec vous-même
Vous vous essayez à dire une vanne, mais vous ressentez de la honte à la lire, tellement elle est pourrie ? Imaginez la réaction de votre lectorat et prévenez-la en l’ayant vous-même.
Par exemple :
- J’ai fait une blague à un parisien, mais il a pas ri. Vous pensez sûrement : « Voilà un jeu de mot qui mérite une sanction exemplaire. » Et je serais d’accord avec vous.
- C’est l’histoire d’un boeuf qui court et qui se viande. Quoi ? Ma grand-mère qui a alzheimer rigole à chaque fois !
Ou pire, vous insistez, supposant que votre interlocuteur ne rit pas parce qu’il n’a pas compris.
- Une vache néo-zélandaise, c’est une vache-kiwi ! T’as compris ? C’est en rapport avec la vache qui rit. Mais si, vache-kiwi, vache-qui-rit, qu’est-ce qu’on se marre, tu fais quoi ce soir ? Bah reviens !
Je le fais souvent avec mes parenthèses, qui sont souvent une réaction à mes propres écrits. (Oui, comme ça).
Ne vous prenez pas au sérieux
Je regardais hier une vidéo de Amixem (en passant ce mec est l’exemple parfait du type qui ne se prend pas au sérieux), intitulée Essayez de ne pas être mal à l’aise, dans laquelle il présente des « situations malaisantes ». Oui vous savez, quand vous plissez les yeux en faisant « oh mon dieu non pas ça. »
C’est trtrtrtrès gênant les gens qui se prennent au sérieux. Parce que nos blagues sont très rarement bonnes, c’est surtout l’attitude que l’on a en les sortant qui fera rire.
Donc, riez de vous-même et considérez d’emblée que :
- Vos blagues sont nulles
- Votre attitude face à vos blagues déterminera votre niveau de drôlerie
Faites-vous rire vous-même
Si vous êtes un triste sire en société, mais que dans votre tête, c’est la foule en délire, alors rien n’est perdu.
Si en lisant votre prose, vous vous ennuyez au lieu de vous taper les cuisses, révisez l’article ci-dessus jusqu’à ce que vous pouffiez, du verbe pouffer, je pouffe, tu pouffes, que tu pouffiasses.
Et cela marche aussi en société. Si faire le mime de l’escalier vous fait rire vous-même (je suppose donc que vous êtes un plutonien fraîchement débarqué sur Terre), alors vous serez drôle.
Si par contre, le leitmotiv de votre vanne est « Je suis certain que cette blague fera rire, car elle fait partie des meilleures blagues 2016 », alors respirez un grand coup, faites votre sac à dos, et partez. Partez loin.
D’autres techniques en vrac
- Dites quelque chose de vrai, mais vulgaire, méchant, dérangeant, gênant, et barrez-le, pour mettre la chose « convenable » à la suite : « J’adore les femmes qui ont de la
poitrineconversation. » - Gérer le rythme. Vous pouvez devenir drôle en revenant à la ligne, ou en modifiant une virgule. Lisez votre texte à voix haute pour l’entendre et adaptez.
- Pour ceux d’entre vous qui ne parvenez pas à déterminer si vous êtes drôle à l’écrit, faites lire l’article à un proche, en lui disant que c’est de quelqu’un d’autre. Observez sa mine : s’il ou elle fronce les sourcils, désappointé : perdu. Recommencez.
- Mêlez des mots moches à de belles phrases. « Sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles, la blanche Ophélia flotte comme un grand rhododendron. »
- Observez une règle de 3 pour vos conclusions : Cherche femme belle, riche, et aveugle.
- Humanisez les objets : « J’aimais tellement ma pizza, que j’étais prête de croire que ma pizza m’aimait en retour. » (Mange, prie, aime)
- Jouez un rôle, comme la blogueuse culinaire de Mangiare, ridere, qui engueule ses lecteurs telle une mamma italienne acariâtre, dans sa merveilleuse recette de pâtes à la carbonara.
- Votre gratin dauphinois est à présent brûlé, félicitations.
Vos commentaires sont les bienvenus, et ne sont pas obligés d’être drôles.
Sophie, la Contentologue, vous apprend à écrire et à vivre de vos écrits. Articles, livres, romans, pages de vente : découvrez comment rédiger et devenir un pro de la plume !
Mon Dieu, ça fait du bien par là où ça passe
Je prends un plaisir fou à vous lire et à comprendre des choses, grâce à vos explications claires et à ce gros muscle tout mou de cortex.
j’aurais su, j’aurais venu plut tôt.
Très bon article : à la fois complet, dynamique. Et toujours cette touche d’humour caractéristique qui ensoleille la visite de ceux qui naviguent sur ton site. Tu as toujours le vent en poupe ! Merci pour ce partage 🙂
Merci Pascale-Esther 🙂 🙂 🙂
Merci ! une vrai mine d’or. Je vais tenter d’appliquer ces conseils à mon niveau.
Ça roule l’ami-zantrop.
génial!! merci!! j’ai appris plein de trucs. c’est un super article, pile celui qui me fallait pour faire décoller ma BD comme une crêpe…
Hoho ! Comme une crêpe !
Viens mettre un lien vers ta bd quand elle sera sortie alors. 🙂
Coucou, génial ton article.
J’ai débuter mon blog, il y a un mois, au début j’étais super fière, puis maintenant je me rend compte que sur pas mal d’article je me fais chier, quand je les relis et c’est tous ce que je ne veux pas, du coût je pense que ton article va pouvoir m’aider à y remédier. Donc merci beaucoup.
Merci beaucoup Laulia !
merci ! double exercice : neurones/zygomatiques
réussi !
Mission accomplie, over and out.
Bonjour, merci pour votre article qui m’a fait beaucoup rire (même la blague sur le parisien…), j’ai essayé d’utilisé un style un peu percutant pour un blog à destination de professionnels, finalement j’ai tout recommencé car je trouvais que ça ne faisait pas « pro », y’a t-il un juste milieu ?
Bonjour Adeline,
Tout dépend du type de client que tu souhaites. 🙂 Merci pour ton message !
Merci pour ce super article 🙂
Merci à toi 😉
Totalement d’accord, les gens en ont marre de lire des blogs « neutres », la rétention et l’envie de revenir sur son site ça compte beaucoup ! Sans nécessairement « faire rire », déjà avoir un style un peu « piquant » ou « brut » peut faire la différence.
Bonjour Sophie,
Encore une fois je salue ton travail. Tes articles sont un réel plaisir à lire et surtout ils donnent de véritables astuces en matière d’écriture.
Je ne gère pas un site commercial ou autre, mais j’essaye de mettre en pratique tes nombreux conseils sur mon site dédié aux séries.
Pour l’humour, ça reste très subjectif. Nous n’avons pas tous le même humour, mais il faut tenter et ceux qui se reconnaissent dans nos frasques nous suivrons. En tout cas, j’apprécie ton humour 😉
Merci et vivement ton prochain article.
Hello Wilfried,
Merci beaucoup pour ton retour. C’est pour cela que j’ai traité différentes sortes d’humour, afin que chacun y puise ce qui lui convient.
À très vite par ici !
à l’Ouest, … car Erich a tort, à l’Ouest, il y a du nouveau nouveau ! 😉
Hmmmm, Bourganeuf ?
Cet article manque cruellement de relief… Comment oses tu parler d’humour sans faire intervenir ton alcolyte Anne-Clotilde ?!
Ne fais pas semblant de ne pas comprendre, tu vois très bien de qui je veux parler…
Meme si ton acolyte a parfois des airs d’alcoolique (ben oui, je la trouve un peu a coté de ses pompes la pauvre), j’aurais bien voulu qu’elle prenne la parole à ma place.
Un truc du genre : « kommentkifont les gens qui parlent d’un sujet qui fait pas rire leurs lecteurs, parce que je connais David, le coach budgétaire, il a du mal à introduire des blagues dans ses contenus ».
Bon, elle est pas obligé non plus de faire ma promo Anne Clotilde. D’autant que je peux citer Coluche qui parle bien de mon sujet : « Quand j’étais petit à la maison, le plus dur c’était la fin du mois…Surtout les trente derniers jours ! »
Mais jsuis meme pas sûr que ca les fasses marrer mes lecteurs.
Anne Clotilde me glisse a l’oreille que je pourrais me foutre de la gueule des banquiers qui font pas leur job… J’y penserai! Mouhahahahah (rire diabolique) 😉
Anne-Clotilde m’a dit qu’elle partait en vacances en Australie pour photographier des lapins de garenne, mais force est de constater qu’elle est en réalité partie chez plenit-finances se taper la cloche avec David.
Je suis certaine que tu feras rire tes lecteurs, d’ailleurs, as-tu réellement bien choisi ta carrière de conseiller budgétaire ? N’opterais-tu pas plutôt pour humoriste ou homme politique (très drôle aussi) ?
Bien à toi
Vraiment, je suis épatée par toute cette imagination. Mais comment fais-tu pour être à ce point inspirée? Je dois avouer que faire rire mes lecteurs est un exercice très difficile pour moi mais je VAIS y arriver à force. Cet article tombe à point… je cours tester tes conseils. Merci 🙂 Et surtout ne change rien.
Salut Jennifer,
En fait, pour ma part, l’inspiration vient de l’organisation de mes pensées. Je commence par dessiner un plan et après je remplis les cases. N’hésite pas à me communiquer le lien de ton prochain article plein d’humour. 🙂
Brillant !
Merci cher Gabriel
Quand je lis les articles de Contentologue, je me dis : ça dépote, ça décoiffe, j’aimerais avoir 10 % de son talent.
Etre drôle à l’écrit, j’ai appris avec mon blog Ridéerieuseleblog.com. Ridée je suis, il fallait être rieuse. Ma solution : écrire comme si je parlais à une copine. C’est ça le secret. Après, il faut l’inspiration et je n’ai que pas le talent de contentologue.
Moi qui suis née en Haute Vienne et qui habite en Corrèze, j’aime ce passage sur la Creuse.
Et j’ai trouvé la faille de Contentologue. Elle fait des fautes ‘Cauchemar’.
Moi aussi, je fais des fautes. Un jour, j’ai écrit exagone dans un billet. Mon gendre s’est moqué de moi pendant six mois jusqu’à son erreur fatale : il a confondu Madame Butterfly et Madame Doubtfire, le bouffon !
Contentologue est donc une provinciale comme moi, qui fait rire mieux que moi et qui fait des fautes comme moi.
Je suis fière, j’ai des points communs avec Contentologue
Rire ça fait des rides il paraît. Mince, je trouvais ça plus joli écrit avec un d. Exagone, par contre il a l’air un peu à poil sans son h. Je n’irai pourtant pas jusqu’à me moquer pendant 6 mois, ça me semble peu courtois. Mais qu’attendre au fond de quelqu’un qui confond les mauvaises comédies américaines avec les grands opéras ? Si tu es joueuse, la prochaine fois tu lui demanderas ce qu’il pense de Madame Bovary.
Vous enseignez à vos lecteurs comment être drôle. Mais l’êtes-vous vous-même ?
Si oui, pourquoi l’êtes-vous ?
Si oui, comment le savez-vous ?
Si non, pourquoi ne pas prendre des cours pour améliorer cette capacité ?
Encore un rigolo !
Bonjour Sophie,
Je suis depuis depuis un certain temps sur ta newletter que je lis avec plaisir et je découvre que tu habites aujourd’hui à 20 minutes de chez nous 🙂
bon, ben j’ai pas vraiment de chute humoristique, désolé 😉
J’ai dit
Salut Patrick,
20 minutes dans quelle direction ? 🙂
Si les indications sont precises c’est une distance angulaire, azimut 20 min donc latitude +20 minutes soit aproximativement 25 kilometres au nord.(Je sais, je suis brillant, c’est genetique; d’anormalement grosses glandes cebaces)
Ah ben bravo! Je serai jamais capable de refaire des trucs pareils, mais au moins, j’aurais bien rigolé, le temps que ma soupe au potiron s’évapore (et crâme ma casserole au passage… Mais tu m’avais prévenue…)
En même temps, je n’avais parlé que de gratin dauphinois, tu as donc une excuse. :p