Comment écrire un dialogue

Alors comme ça, vous vous demandez comment écrire un dialogue ? Alors vous êtes au bon endroit.
Je vais vous rappeler quelques bons vieux conseils concoctés à partir de bonnes vieilles recettes pour écrire un dialogue. Un peu comme si j’étais votre mamie et vous, ma petite fille préférée à qui je transmettais mes secrets de tambouilles (sauf que la boîte à couture contient de vrais bons gâteaux et pas des petits biscuits goût plâtre datant de 1943).
Un bon dialogue, ma petite chérie, ne se contente pas d’imiter la vraie vie. Dans la réalité, nous hésitons, divaguons, remplissons l’espace avec des banalités. Mais dans un roman, chaque ligne doit servir un objectif précis : faire avancer l’intrigue, révéler une tension, ou encore illustrer la personnalité des personnages. (Vous lisez l’article avec une voix de mémé dans la tête, pas vrai ? Mdrrrr)
🎭 Les règles d’or des dialogues efficaces
🔥 1. Évitez les banalités
Un dialogue ne doit pas ressembler à une conversation de tous les jours. Chaque réplique doit contenir une tension ou une information utile.
❌ « Bonjour, ça va ? »
✅ « Ça fait trois jours que tu ne m’as pas répondu. »
Le second exemple attire immédiatement l’attention, en insérant un conflit implicite. Cette technique est essentielle lorsque l’on cherche comment écrire un dialogue percutant.
✂️ 2. Supprimez le superflu
Un bon dialogue est taillé au scalpel. Il ne doit contenir que l’essentiel.
❌ « Je voulais te dire que j’ai réfléchi à ce que tu as dit l’autre jour, et je crois que tu avais raison. »
✅ « J’ai réfléchi. Tu avais raison. »
L’impact est immédiat, sans lourdeur inutile. Pour ceux qui veulent apprendre comment écrire un dialogue fluide, cette règle est incontournable.
🌟 3. Utilisez l’implicite
Les non-dits sont souvent plus puissants que les longs discours. Montrez l’émotion au lieu de la dire explicitement. C’est l’un des aspects du show don’t tell.
❌ « Je suis furieux contre toi. »
✅ « Tu as tout prévu, pas vrai ? Depuis le début. »
Le second dialogue insinue la colère au lieu de l’énoncer directement. Maîtriser cette subtilité est essentiel lorsqu’on apprend comment rédiger un bon dialogue.
🎭 Le rôle des dialogues dans un récit
💡 1. Délivrer des informations essentielles
Un dialogue doit apporter quelque chose à l’histoire, que ce soit sur les personnages ou sur la situation.
Apprendre comment écrire un dialogue informatif sans être lourd est une compétence clé pour tout écrivain.
Exemple :
– Tu es au courant pour le vieux moulin ? demanda Léo en baissant la voix.
– Quoi, celui près de la rivière ?
– Il a brûlé cette nuit. Les pompiers disent que c’était criminel.
(Ici, on apprend une information importante sur l’intrigue : un incendie criminel, ce qui peut relancer l’histoire.)
⏳ 2. Faire évoluer une situation ou une relation
Si la situation n’a pas changé après un dialogue, alors il est inutile. Même si cette évolution n’est pas énorme, on doit passer d’une situation à une autre. Que ce soit parce que le personnage a pris une décision, obtenu une réponse à une question ou encore été invité à agir d’une certaine façon.
Exemple :
– Je peux rester chez toi quelques jours ? demanda Thomas, les yeux fuyants.
– Après trois ans sans nouvelles ?
– Je n’ai nulle part où aller, Claire.
– Trois jours. Pas plus.
(Ici, la relation entre Claire et Thomas évolue. Elle passe du refus implicite à l’acceptation temporaire.)
🔎 3. Montrer au lieu de raconter
Plutôt que d’expliquer un trait de caractère, faites-le transparaître à travers les dialogues. C’est une des règles fondamentales pour ceux qui veulent savoir comment écrire un bon dialogue et qui fait partie intégrante du show don’t tell :
Exemple :
– Tu vas encore partir sans payer, c’est ça ? lança Julie en croisant les bras.
– T’exagères, j’ai juste oublié la dernière fois.
– Et l’avant-dernière ? Et la fois chez Matteo ?
– T’as une mémoire d’éléphant, c’est flippant.
(Ici, au lieu de dire « Max est un profiteur », on le montre au travers de ses actions et des accusations de Julie.)
🎤 Donner une voix unique à ses personnages
Chaque personnage doit avoir un style de langage distinct, permettant au lecteur de l’identifier sans avoir besoin de l’incise « dit-il ».
🎟️ 1. Comment écrire un dialogue grâce au niveau de langage
Un personnage aristocrate ne parlera pas comme un ouvrier. Un adolescent branché n’aura pas le même vocabulaire qu’un professeur de philosophie. Voici quelques exemples de variations de langage pour une même phrase :
- « C’est du n’importe quoi, ton histoire ! » (vulgaire)
- « Tu mélanges tout, réfléchis un peu. » (courant)
- « Je crains que vous ne vous mépreniez.» (soutenu)
Déterminer comment écrire un dialogue réaliste passe par un bon choix de registre.
🎶 2. Ajoutez des tics de langage et expressions
Un tic de langage bien placé permet de rendre un personnage immédiatement reconnaissable. Attention cependant à ne pas trop en abuser pour éviter l’effet caricatural.
Exemple :
– Faut encore que je paye l’addition, à c’t’heure ?
– Oh, voyons, quelle importance, hein, entre amis, on peut se payer un coup !
– Un ami quand ça vous arrange, j’ai bien l’impression.
– Voyons, voyons, ne nous énervons pas pour si peu, je paierai une autre fois.
Les expressions colorent le dialogue sans l’alourdir et aident à l’identification du personnage.
🔍 3. Variez les structures de phrases et les rythmes
Un personnage posé et réfléchi formulera des phrases longues et structurées. Un personnage impulsif, lui, s’exprimera par des phrases courtes, percutantes, voire incomplètes.
Exemple :
– Écoute-moi bien. On va entrer discrètement, récupérer ce qu’on est venu chercher et sortir sans faire d’histoires. Si tout se passe comme prévu, personne ne se rendra compte de rien.
– Ouais, on fonce, on chope le truc, on se barre !
On distingue immédiatement deux manières de parler très différentes, traduisant les personnalités respectives des personnages.
⏯️ Les techniques pour rendre un dialogue captivant
⚡ 1. Introduisez du conflit et du désir
Un bon dialogue est plus intéressant lorsque les personnages ne sont pas parfaitement alignés. Chaque personnage doit avoir un objectif propre, un désir sous-jacent qui guide ses répliques, même si cela ne mène pas forcément à une dispute. Cela crée du dynamisme et engage le lecteur dans une forme de tension implicite.
Exemple :
– Mr Dussard, je voulais vous voir pour faire un bilan avec vous.
– J’allais justement vous contacter.
– Cela va faire cinq ans que je suis chez Magma Digital, aujourd’hui.
– Oui, ça commence à faire un sacré bout de temps ! Vous envisagez d’autres perspectives ?
– Non, je suis très bien ici, justement, j’aurais aimé parler d’une potentielle évolution.
– Oh, vous savez, parfois, l’évolution, c’est de changer, soit d’entreprise, soit carrément de branche ! Ça arrive tout le temps.
Ici, on ressent le conflit sous-jacent, même sans cris ni confrontation directe : Une employée veut être augmentée et son patron prévoyait justement un licenciement économique. L’objectif est d’apporter une dimension vivante et crédible aux dialogues.
🎭 2. Mélangez dialogue et action
Un dialogue ne doit pas être une suite de répliques désincarnées. Insérez des gestes, des expressions et du point de vue interne pour donner de la profondeur à la scène et immerger le lecteur.
Exemple :
–Tu m’as menti ? demanda-t-elle en s’approchant très près, trop près, de lui.
Elle sentait un mélange de lila et de soupe. Il ravala sa salive.
– Je suis désolé, dit-il, une larme perlant déjà sur sa joue.
Et s’il se fracassait la tête contre le mur ? On en finirait avec tout ça. Elle lui saisit l’oreille et la tira, comme une maîtresse d’école l’aurait fait à l’ancienne époque.
– On dirait qu’il y en a un qui n’a pas envie de manger ce soir.
Ici, les gestes et la narration rendent la scène plus vivante et immersive. Le lecteur ne se contente pas d’un échange de mots, il visualise également les tensions à travers les attitudes des personnages : nous pouvons nous représenter une situation terrible, une maltraitance ou une séquestration par exemple.
🔍 3. Jouez avec le sous-texte
Le sous-texte est l’implicite derrière un dialogue. Ce que les personnages disent et ce qu’ils pensent réellement peuvent être deux choses différentes. Le sous-texte ajoute une couche de profondeur et capte l’attention du lecteur en créant une tension latente.
Exemple :
– Tu es sûr que ça ne te dérange pas d’y aller toute seule ?
– De toutes manières, tu ne peux pas m’accompagner, puisque tu as ce rendez-vous.
– Et crois-bien que j’en suis désolé.
– On finira par en faire un qu’on gardera, tu crois ?
– Bien-sûr, chérie, que vas-tu penser ?
Le dialogue laisse sous-entendre qu’il y a plus en jeu que les mots échangés : on parle évidemment ici d’une femme qui va se faire avorter à nouveau et d’un compagnon qui ne veut pas d’enfants et ne désire pas s’engager. Ce type de dialogue incite le lecteur à lire entre les lignes et à s’impliquer émotionnellement.
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N’oubliez pas : un bon dialogue est un outil puissant, capable de captiver le lecteur et d’apporter une réelle profondeur à votre récit. Alors, affûtez vos répliques et amusez-vous à les rendre percutantes !
Si vous cherchez d’autres conseils sur comment écrire un dialogue, n’hésitez pas à me poser des questions en commentaires !

Sophie, la Contentologue, vous apprend à écrire et à vivre de vos écrits. Articles, livres, romans, pages de vente : découvrez comment rédiger et devenir un pro de la plume !
Merci beaucoup Louizman !
Franchement, ces articles sont super ! Plus tard, je serai romancière et je remercierai Sophie Contentologue pour son aide...
'Soir ou 'jour tout dépend de l'heure qu'il est quand vous me lirez. J'ai un écrit imposant en tête depuis…
L'article est très complet et intéressant, merci et bravo Sophie !
Bravo pour cet article détaillé. Tout est très intéressant, et drôle. La description du métier de conteur qui inclut la…