Le guide pour (enfin) vaincre le Syndrome de la page blanche
Comment vaincre le syndrome de la page blanche est un article invité proposé par Julien du blog Organisologie.
Vous êtes vous déjà demandé quel est le secret des rédacteurs qui écrivent 2000 mots par jours et ne semblent pas connaître le syndrome de la page blanche ?
C’est la question que je me suis posé lorsque j’ai quitté mon job en mai 2018 pour vivre de mon site web. Car en ce moment je me trouve à Bali et tout est fait ici pour ne pas écrire et:
- profiter de la mer,
- du soleil,
- et des sorties en pleine nature.
Mais bon… si je veux revenir en suisse et vivre décemment, je devais réussir à percer le mystère des rédacteurs prolifiques. Donc, voici mon hypothèse.
Les rédacteurs prolifiques ne restent pas plantés des heures devant un curseur qui fait la grève.
Cela vous dit quelque chose ? Bon, ça va changer.
Si vous voulez vivre de vos écrits, vous devrez produire du bon contenu (car les lecteurs n’ont pas le temps pour les amateurs).
Et il faut se rendre à l’évidence, face à vous vous n’avez pas d’autres rédacteurs, mais vous avez d’autres manières de consommer du contenu: Facebook / Instagram / YouTube. Et c’est souvent plus attractif que de « simplement » lire un article de blog.
Ainsi, vous devez redoubler d’efforts pour que votre texte vaille la peine d’être lu. Et pour pouvoir améliorer la qualité de votre contenu, vous devez beaucoup lire et beaucoup écrire.
Mais si un jour sur deux, c’est le syndrome de la page blanche et vous vous retrouvez face à ce curseur démoniaque qui n’avance pas, vous avancerez moins rapidement et vos lecteurs vous délaisseront au profil de meilleurs créateurs de contenu.
Donc:
Comment surmonter le syndrome de la page blanche ?
Si vous vous êtes déjà penché sur ce sujet angoissant, vous êtes peut-être venu à la conclusion suivante: pour surmonter cette feuille blanche, vous devez vous sentir prêt à écrire. Les bonnes conditions doivent être réunies.
Vous devez éviter de vous forcer (cela tue la créativité, n’est-ce pas ?) et une motivation transcendante doit vous pousser à écrire frénétiquement au point de transpirer des doigts.
À la fin de votre session d’écriture, vous devez prendre un sopalin (le papier essuie-tout français) et essuyez votre clavier « waterproof ».
Et vous avez essayé de trouver la formule secrète pour créer cet entrain, cet élan de motivation, cet enthousiasme inébranlable en:
- dormant plus, dormant moins, dormant différemment.
- essayant d’écouter un certain type de musique,
- travaillant debout, assis jambes croisées, couché,
- prenant des compléments alimentaires,
- conditionnant votre environnement,
Mais les résultats n’étaient pas convaincants et pas très fiables.
Je vais vous donner la formule secrète.La formule secrète est simple: il n’y a pas de formule secrète.
Par contre, il y a une mentalité que j’ai cernée chez les créateurs de contenu prolifiques. Et cette mentalité je vais la partager avec vous maintenant:
La mentalité (non-conformiste) anti- syndrome de la page blanche
Si vous voulez être écrivain, vous devez faire deux choses avant toutes les autres: beaucoup lire et beaucoup écrire. – Stephen King
Et pour y parvenir, il y a deux vérités à se graver dans les neurones.
Les deux vérités qui font mal sur le syndrome de la page blanche
1. Écrire est un job.
Ou du moins, si vous voulez que vos écrits vous paient autant qu’un travail (voir plus) alors il faudra considérer cette activité comme un travail.
Et comme tout travail, vous n’allez pas vous pointer uniquement quand vous êtes motivé. Comme tout travail, vous n’y allez pas un jour à 8h, et le jour suivant à 11h. Sinon, devinez quoi ?
Vous vous faites virer.
Fin de l’histoire.
2. Il y a un temps pour tout.
Je vais encore vous parler de Stephen King… « Writing is refined thinking » (L’écriture est une pensée raffinée).
Trouver des idées, écrire et éditer ce sont trois processus différents.
Quand j’écris, je sais à l’avance sur quoi je vais écrire.
Je ne vais jamais m’installer face à mon ordinateur en me disant « OK sur quoi vais-je écrire maintenant ? ». Sauf quand j’écris à ma maman.
- Ainsi il y a un temps pour récolter des idées (lire en fait partie)
- Un temps pour écrire.
- Un temps pour éditer.
Et séparer ces étapes permet de réduire la taille d’une tâche vague et anxiogène de type « publier un article ».
Publier un article se transforme en :
- Sélectionner une idée,
- Faire des recherches sur cette idée,
- Définir le plan,
- Écrire,
- Éditer,
- Relire,
- Publier.
Entre nous, c’est beaucoup moins angoissant. Cela rassure notre mental qui a besoin d’être et de rester dans le contrôle.
Regardez à présent ce programme :
- Lundi: écrire tout ce que j’ai envie de dire sur le sujet,
- Mardi: faire des recherches et faire le plan,
- Mercredi: écrire l’article,
- Jeudi: relecture de l’article,
- Vendredi: publication.
Vous êtes libre de changer les jours par un horaire, suivant la taille de l’article et votre expertise.
Mais tout commence avec une idée.
Dans le prochain chapitre, vous découvrirez mes pratiques pour transformer votre cerveau en usine à idées. Mais je vous invite aussi à lire l’article que Sophie a écrit pour vous aider à développer votre créativité.
5 pratiques pour faire de votre cerveau une usine à idées
Pratique N°1 – Laissez-les venir à vous.
Le premier élément à bien saisir, c’est que les idées ne surgissent pas quand votre mental est concentré sur un problème.
J’ai pris le temps pour vous traduire un passage du livre « Mastery » de Robert Greene (qui m’a d’ailleurs été recommandé par Sophie lorsque je suis allé l’interviewer):
Le cerveau est constamment à la recherche de similitudes, de différences et de relations entre ses pensées et ses expériences. Votre tâche est de nourrir cette tendance naturelle, de créer les conditions optimales pour qu’il fasse des associations nouvelles et originales entre idées et expériences.
Et l’un des meilleurs moyens d’y parvenir consiste à lâcher prise sur votre problématique actuelle.
(Note, si votre problème est d’avoir des idées, lâchez prise sur ce problème).
La raison est simple. Lorsque nous sommes absorbés par un projet particulier (la rédaction d’un article, d’un livre, d’un guide), notre attention tend à devenir de plus en plus étroite à mesure que nous nous concentrons.
Dans cet état, notre esprit réagit en essayant de réduire le nombre de stimuli auxquels nous devons faire face. Nous nous coupons du monde afin de nous concentrer sur ce qui est nécessaire.
Cela peut avoir pour conséquence involontaire de rendre plus difficile la perception d’autres possibilités, d’être plus ouvert et plus créatif avec nos idées.
Lorsque nous sommes plus détendus, notre attention s’élargit naturellement et nous recevons davantage de stimuli. La plupart des découvertes scientifiques les plus intéressantes et les plus profondes se produisent lorsque le penseur ne se concentre pas directement sur le problème.
– Greene, Robert. Maîtrise (Collection Robert Greene) (p. 184). Le hic, c’est que vous ne savez jamais vraiment quand une idée va surgir. Et n’espérez pas vous en souvenir… La seule chose que vous vous souviendrez, c’est d’avoir eu une bonne idée.
Outrageusement frustrant, n’est-ce pas ?
Conséquence pour vous:
- Déconnectez de votre job et faites des choses qui ne sont apparemment pas liées à votre activité principale.
- Ayez toujours sur vous de quoi stocker vos idées. J’ai longtemps utilisé un calepin moleskine format A6 que je trimballais PARTOUT. Même en soirée, boite de nuit ou encore dans un sauna (vous m’avez bien lu).
- Perso je suis passé au tout numérique récemment, et j’utilise le logiciel Workflowy pour centraliser la gestion de mon information.
Pratique N°2 – Demandez et vous recevrez (des idées par centaines)
Si vous avez déjà une audience, je vous recommande de mettre celle-ci à contribution en leur demandant quels sont les problèmes que vos lecteurs rencontrent.
Et pas besoin d’envoyer un email à chacun d’eux, mais vous pouvez simplement utiliser un sondage gratuit Google Form à ajouter après l’inscription à la newsletter.
C’est ce que j’ai innocemment commencé de faire, et au moment où je vous écris, 672 personnes m’ont dit « mon problème N°1 c’est ça ».
Quelle magnifique source d’idées pour écrire. Car finalement les problèmes que l’on rencontre ne sont pas forcément les problèmes de notre audience.
Récolter les informations est une première étape. Il faut ensuite en faire quelque chose. Pour ma part j’exporte les informations dans un fichier Excel et je fais des recherches de termes récurrents.
Combien de fois apparaît le terme « gestion du temps » ou encore « atteindre mon objectif » ?
Vous n’êtes pas obligé de le faire vous-même, vous pouvez déléguer… mais de mon côté j’aime bien être très proche de mes lecteurs. Cela me donne également des idées de mots / maux auxquels je n’aurai pas pensé.
Pratique N°3 – Intéressez-vous à la mythologie Viking
Ma thématique est l’organisation individuelle. J’aide mes lecteurs à transformer leur quotidien stressant en environnement productif via mon contenu.
Mais qu’est-ce qui fait un bon créateur de contenu ? Son expertise ou sa capacité à donner envie aux lecteurs de le lire et de passer à l’action ?
Si vous me demandez mon avis, je vous répondrais que sa capacité à donner envie à son audience d’écouter et d’agir est plus importante.
Je ne dis pas que l’expertise n’est pas importante, mais qu’elle l’est moins que la capacité à susciter l’envie d’agir.
Pourquoi ? Parce qu’aujourd’hui il est facile de trouver des articles qui vous donnent des conseils. Mais donner envie d’appliquer ces conseils, c’est une autre histoire.
Que dites-vous ? Un exemple ? Oui voilà:
On sait que fumer c’est mal. On sait ce que cela fait. Mais sont récompensés ceux qui arrivent à provoquer des déclics chez ceux qui demandent de l’aide.
Souvenez-vous de l’école et du prof ennuyeux qui ne se rendaient plus compte qu’il était un expert et que son jargon était autant efficace qu’un somnifère.
Maintenant, qu’est-ce qui donne envie d’écouter une personne (et voir d’appliquer ses recommandations) ?
- Son enthousiasme,
- Son feu sacré…
Mais également les métaphores qu’elle utilise, l’espoir qu’elle redonne à son audience, les citations qu’elle cite et aussi… les petits morceaux de savoir que l’on prend sur le chemin, avant même d’être arrivé à destination.
Si vous lisez cette phrase, les petits morceaux de savoir que j’ai dispersé et qui vous seront peut-être utiles dans votre vie de rédacteur:
- le livre Mastery,
- Google form,
- Workflowy.
Mais dans certains articles j’insère des métaphores que je découvre dans des lectures éloignées de ma compétence N°1 (l’organisation individuelle) ou encore des anecdotes.
Donc:
Que suis-je en train de lire étoffer mon répertoire culturel ?
- Un livre sur la mythologie viking (d’où le titre de cette pratique, mais vous pouvez remplacer par ce qui vous inspire)
- Un roman policier sur un journaliste emmêlé avec la mafia japonaise (Tokyo Vice)
- 10 arguments for deleting your social media account right now
Voyez-vous un livre sur l’organisation ou la gestion du temps ?
Pas vraiment.
Naturellement je m’intéresse à ce sujet, mais j’ai appris à diversifier mes lectures. Étrangement, j’ai plus fréquemment des idées qui sortent de « nulle part ».
Ces idées me sont utiles pour donner d’autres angles à mes articles et pour créer des connexions originales (du moins c’est ce que je tente de faire, car au final, c’est le lecteur qui est l’arbitre de votre contenu).
Pratique N°4 – Embrasser l’ennui
Que font les enfants qui s’ennuient ?
Ils vont trouver une manière de s’occuper avec ce qu’ils ont à disposition.
- Si vous leur donnez une pelle et un seau, ils vont faire des châteaux de sable (ou ils vont régler leur compte et établir une hiérarchie entre eux, à coup de pelles).
- Si vous leur donnez un iPad, le cerveau ayant un poil dans la main (par défaut) ils finiront rapidement par regarder des vidéos de chatons sur YouTube.
Si vous ne craquez pas face à vos enfants qui se mettent à hurler pour réclamer leur iPad, quelque chose d’étrange se passe: ils arrêtent de gueuler, acceptent la situation et se mettent à trouver des manières de s’occuper.
Et votre cerveau fonctionne un peu comme les enfants terribles: si celui-ci est constamment alimenté par des sources externes d’information (vos différents fils d’actualités), alors il cessera d’observer son environnement et de trouver des idées pour tuer l’ennui. Il deviendra léthargique.
C’est dommage.
Par exemple, il y a quelques jours, je me trouvais dans un café et plutôt que de prendre ma liseuse ou mon smartphone, je suis resté assis sans rien faire.
J’en suis venu à me poser les questions suivantes:
- Comment mon casque de moto est-il fabriqué ?
- Comment se fait-il que le prix d’un casque de moto soit de 28 euros à Bali et 400 euros en Suisse ?
- Est-ce que l’on se fait arnaquer en Suisse, ou est-ce que j’ai intérêt de ne pas avoir d’accident avec mon casque indonésien ?
- Est-ce que les poissons ont une haleine ?
- Quel est le combat interne de la serveuse qui m’amène mon Nasi Goreng (un repas typique indonésien) ?
- Ensuite je vois au mur la formule E = MC² et je me dis… Energy = Music x Coffee². Voilà le vrai secret d’Einstein.
Bref, mon cerveau s’occupait simplement parce qu’aucun appareil technologique n’était à disposition pour le distraire.
Conséquence pour vous ?
Prévoyez des moments dans votre journée durant lesquels vous n’alimenterez pas votre cerveau. Et souvenez pourquoi vous le faites: pour permettre à votre cerveau de se reposer et pour avoir des idées afin de ne plus agoniser face à une page blanche.
Dans le livre Tics et tocs des grands génies: 100 rituels farfelus à l’origine des plus grandes créations, d’Albert Einstein à Woody Allen de Mason Currey, beaucoup de « génies » appréciaient se balader durant leur journée.
Cela rejoint ce que Nietzsche disait
C’est uniquement les idées acquises en marchant qui ont de la valeur.
Pratique N°5 – Décortiquez vos idées
Une fois les idées stockées dans un endroit fiable, je vous recommande d’approfondir vos recherches. Ne vous arrêtez pas à la première idée, c’est toujours une invitation à aller plus loin.
Avant de lancer l’Organisologie (mon blog), j’ai rédigé un plan de rédaction sous forme de Mindmap (je vous donne ma liste d’outils un peu plus bas).
Au centre, ma thématique centrale. Puis les sous-thématiques.
Et ensuite j’ai effectué des recherches de mots-clés régulièrement utilisés par mon audience.
- Je commençais sur Amazon (j’allais lire les commentaires à 3 étoiles, qui sont en général objectif),
- puis je lisais les réponses à mon sondage (de mon précédent site),
- puis je questionnais mon expérience…
Après avoir trouvé le terme « Comment s’organiser au quotidien« , je me suis dit… bon… et la suite ?
Et avec un peu de réflexion, je suis tombé sur trois thématiques se superposaient bien aux problèmes que j’ai récoltés de mon audience.
- La gestion du temps
- La gestion d’un objectif
- La gestion de l’attention
J’avais mes sous-menus. Puis dans chaque sous-menu, j’allais écrire d’autres sous-menus afin de proposer à mon lecteur une lecture plus ou moins structurée 😉
Et quelque chose d’intriguant c’est passé:
Parce que j’avais une arborescence d’articles à écrire pour les deux prochaines années, je ne me sentais plus stressé de devoir savoir sur quoi écrire. Je n’étais plus stressé par l’obligation de devoir trouver des idées. En somme, mon cerveau n’était plus en mode « Il faut que je trouve des idées ».
Et une vague d’autres idées d’articles m’a submergé.
J’ai maintenant 10 ans d’articles à écrire (et peut-être que je vais abandonner la gestion du temps). En fait, je n’aurais jamais suffisamment de ressources pour réussir à écrire tout ce que je souhaite écrire (et mon sondage est toujours en ligne).
Mes outils (approuvés) anti-page blanche:
- Récolter des informations de votre audience: Google form
- Mettre en forme les idées sous forme de Mindmap: Coggle.it
- Faire des recherches sur votre marché, sur vos concurrents.
- insight.yooda.com
- Similar web
- buzzsumo.com
- ahref.com (si vous avez 100 euros par mois pour cet outil)
Maintenant que le problème des idées est résolu, passons à l’obstacle suivant: Llécriture.
Et plus particulièrement le début de la rédaction. Car certaines personnes ont l’idée… mais rien ne vient.
3 Techniques pour devenir une machine à écrire
Avant toute chose, je tiens à rappeler que le fait d’écrire un article et publier un article n’est pas la même chose. Si vous faites partie de ceux qui cherchent les mots parfaits en écrivant, j’ai rédigé une série d’articles ayant un seul objectif: 7 stratégies pour démonter le perfectionnisme qui se cache en chacun de nous
Ceci dit, pour commencer à écrire facilement, zoomons sur trois constats:
Constat N°1 Humain = Mauvais prédicteur
Si je suis super enthousiaste, je vais prédire et planifier en fonction de mon énergie actuelle. Quelques jours (ou heures) plus tard, je réalise avec effroi que cette énergie (et enthousiasme) m’a quitté.
Je me retrouve face à mes ambitions de mon moi-enthousiaste passé… et cela me démotive.
À l’inverse, quand j’ai un souci de santé (par exemple) mon monde s’obscurcit et je n’arrive pas à percevoir les côtés positifs ou à rester focalisé sur l’atteinte de mes objectifs.
En résumé, notre état présent nous influence bien trop, et ceux qui réussissent ont ceci en commun: ils ne mettent pas autant d’importance sur leur présent.
Quel est le lien avec cette page blanche qui vous nargue ?
Vous n’avez pas besoin de vous sentir motivé pour commencer.Et c’est l’acte de commencer qui est difficile.
Une fois lancé, l’énergie viendra.
Vous voulez une preuve ?
- Souvenez-vous de la dernière fois où vous étiez trop fatigué pour faire l’amour, mais qu’une fois en mouvement… eh bien, je ne vous fais pas de dessin.
- Souvenez-vous de la dernière fois où vous n’aviez pas envie de sortir faire la fête… mais une fois dans la soirée, vous vous êtes dit « C’est génial ».
- Souvenez-vous de la dernière fois où vous repoussiez une tâche qui hantait vos journées et une fois en train de réaliser cette tâche, vous vous êtes dit « En fait ce n’était vraiment pas compliqué ».
Mais bon, il y a des jours où malgré le fait d’avoir des idées sur lesquelles écrire, j’ai plus de peine à me mettre en mouvement.
Que vais-je faire dans ce cas?
Je vais écrire sur l’objet ou la personne qui se trouve dans mon champ de vision ou en expliquant ce que j’ai fait le jour précédent.
Ou je vais utiliser une application qui va me pousser à maintenir un rythme d’écriture rapide: Flowrite.
En résumé:
Technique d’écriture N°1 –vous n’avez pas besoin de vous sentir prêt pour agir. Écrivez et vous pourrez toujours supprimer / éditer par la suite.
Constat N°2 Le gène du procrastinateur n’existe pas.
Nous sommes tous des procrastinateurs (je devrais payer certaines factures… mais je préfère écrire cet article).
À mes yeux, il est plus sain d’attribuer à chaque tâche un niveau « procrastinatoire » car cela nous responsabilise.
Plus le niveau procrastinatoire (ne chercher pas dans le dictionnaire, j’invente souvent des mots) de la tâche est élevé, plus vous aurez tendance à repousser cette tâche à demain et donc à jamais.
Prenons l’exemple de ces mots que vous êtes en train de lire.
Si j’avais dû marcher quatre heures sous un soleil de plomb, avec un caillou dans ma chaussure, pour pouvoir écrire cet article, j’aurai préféré ranger ma chambre, lire un livre ou encore payer mes factures.
Donc nous sommes tous des procrastinateurs.
Et il est plus intéressant de se concentrer sur le niveau procrastinatoire d’une tâche.
Mais comment trouve-t-on ce niveau ?
Commençons avec l’énoncé suivant:
Chaque tâche est constituée de 3 éléments
- Le début de la tâche
- Le déroulement de la tâche
- Les conséquences de la tâche
Et un seul élément repoussant peut vous inciter à remettre la totalité de la tâche à demain.
Dans mon exemple (le caillou dans la chaussure), le début de la tâche est repoussant.
Mais si j’avais dû écrire cet article sur un clavier avec des touches défectueuses ou manquantes, alors le déroulement de la tâche aurait été repoussant. Et j’aurai eu plus de difficultés à dire non à une série Netflix (qui ne nécessite pas l’utilisation de mon clavier).
Si en revanche les conséquences étaient trop lointaines ou trop faibles (par exemple si Sophie avait un site qui était lu chaque année par deux personnes) alors je n’aurai pas réussi à m’y mettre, car les récompenses auraient été difficilement perceptibles.
Si le sujet vous intéresse, j’ai créé une matrice anti-procrastination qui vous permet d’évaluer le niveau de procrastination des tâches qui vous font face.
Technique d’écriture N°2 – Réduisez le niveau procrastinatoire des tâches
- faciliter le début de la tâche (notamment en trouvant des idées et en travaillant dans un environnement qui ne va pas vous distraire),
- faciliter le déroulement de la tâche (notamment avec l’utilisation de check-list et si vous êtes comme moi, en travaillant sous musique),
- augmentez / rapprochez les conséquences d’une inaction: par exemple en vous engageant auprès de votre audience ou de gens que vous portez dans votre estime.
Constat N°3 les rédacteurs les plus rapides ont ceci en commun:
J’ai toujours été bluffé par les techniques utilisées par les rédacteurs les plus performants.
L’image du créatif qui va entrer en transe et écrire un livre en une nuit à la vie dure. Certes c’est déjà arrivé, mais c’est plutôt rare.
En fait, les rédacteurs performants sont d’excellents planificateurs. Leurs méthodes varient, mais ils ont tous une méthode.
Ci-dessous, je vous donne ma méthode:
J’utilise toujours une check-list pour mes articles (mais aussi pour la mise à jour de mon site web, la gestion de mes moments difficiles, mes prises de décisions importantes, etc.).
L’intérêt d’avoir une check-list:
- vous facilitez le passage à l’action (car votre travail est décomposé en de plus petites étapes),
- vous réduisez le nombre d’erreurs
- vous augmentez vos standards.
Un mot sur les check-listes:
Initialement, les check-listes vous permettent d’éviter les erreurs critiques qui remettent en cause la totalité d’un travail.
Prenons l’exemple d’un pilote d’avion qui fait un décollage parfait, un vol parfait, une descente pour son atterrissage parfaite, mais… qui oublie de sortir le train d’atterrissage (les roues de l’avion).
Cette action, qui prend 5 secondes à être réalisée, remet en cause un travail de plusieurs heures (et la vie de centaines de personnes).
Et vous ne voulez pas être un pilote d’avion qui oublie de sortir le train d’atterrissage. Et encore moins l’un des passagers. Croyez-moi.
Pourquoi oublie-t-on de faire des choses évidentes ? Par habitude ou simplement parce qu’on a autre chose en tête.
Et c’est pareil pour votre processus d’écriture. Je vous invite à définir une check-list des actions importantes à réaliser:
- Trouver une idée
- Trouver un titre
- Faire des recherches
- Écrire en suivant le plan suivant:
- Accroche
- Problème
- Fausse solution
- Exemple
- Solution
- Exemple
- Étapes d’implémentation
- Conclusion avec appel à l’action
- Relire à voix haute
- Supprimer les mots inutiles
- Publier l’article
Ce qui est important ici, ce ne sont pas les étapes, mais le fait de disposer d’une structure d’étapes à suivre. Cela vous aidera à écrire plus rapidement et surtout à ne pas rester figé devant votre curseur clignotant.
Technique d’écriture N°3 – Utilisez des check-listes pour avancer rapidement d’un point à un autre.
Évitez d’arriver à un moment dans votre texte en vous disant « bon et maintenant j’écris sur quoi ? »
Syndrome de la page blanche : Transformez-vous en horloge suisse
« J’écris seulement quand l’inspiration arrive. Heureusement, elle arrive tous les matins à 9 heures précises. » – Somerset Maugham (Romancier, Nouvelliste)
Nous aimons la routine
Selon Charles Duhigg, auteur du livre « The power of habits » le dit: 40% à 45% de nos actions quotidiennes sont inconscientes. Ce ne sont pas des décisions, mais des habitudes.
C’est-à-dire que nous n’y pensons plus. Ce serait sympa de pouvoir se mettre à écrire 2000 mots par jour sans trop y penser. Non?
Fait intéressant: à force de répéter une action, celle-ci devient de plus en plus naturelle et nous n’y pensons plus.
Souvenez-vous de vos premières marches arrières en voiture:
- Vous deviez écouter votre moniteur (et vous farcir son haleine),
- trouver le point de friction de votre pédale d’embrayage,
- mettre les gaz, mais pas trop,
- regarder les rétroviseurs afin d’éviter d’écraser le chat de la voisine (ou son gamin),
- après quelque temps, vous ne pensez plus à tout cela, vous vous dites (en faisant marche arrière) sur quoi vais-je bien pouvoir écrire aujourd’hui ?!
- à force de répéter une action, celle-ci devient de plus en plus naturelle. L’écriture ne déroge pas à la règle.
Mais au début, chaque nouvelle action nécessite un apprentissage qui peut être plus ou moins évident. Je vais vous donner les techniques que j’ai mises en place pour écrire 1000 mots par jour depuis 42 jours (mon défi du moment).
Une chaîne libératrice
Il y a des chaînes qui réduisent notre marge de manœuvre et des chaînes qui l’augmente. Avant de vous en parler, voici mon processus d’écriture réglé comme une horloge suisse:
Chaque jour, je me pointe à la même heure, dans le même café.
Je me prends un café, j’ouvre mon ordinateur, je lance un morceau de musique et j’écris sur le sujet que j’ai défini la veille avant de terminer ma journée de travail.
Car il n’y a rien de pire que de se retrouver face à son ordinateur en se demandant « OK, sur quoi vais-je bien pouvoir écrire aujourd’hui? » C’est le chemin le plus rapide vers la boîte email et les réseaux sociaux.
J’ai au préalable ma check-list et je suis les différents points. J’écris, j’écris, j’écris et surtout, j’écris. Je n’édite pas. J’utilise le logiciel Workflowy pour rédiger mes articles.Si je n’ai pas d’inspiration, si je sens que cela ne vient pas, je lance Flowrite et j’écris 15 minutes sur la semaine écoulée, ou une idée ou sur l’histoire fictive d’une personne qui se trouve dans le café.
Ensuite je me mets au travail et j’écris au minimum 1000 mots (parfois bien plus).
Cela va assez vite: en 1 heure de travail, j’ai mon texte. Le gros de mon texte. Cela ne veut pas dire que c’est bon. Loin de là. Ensuite je laisse reposer mes neurones et j’édite / je relis le texte du jour précédent.
Et c’est là que la technique de la méthode « de la chaîne » de l’écrivain Jerry Seinfeld arrive:
Chaque journée durant laquelle j’écris 1000 mots (au minimum) est une journée dans laquelle je vais inscrire un bloc de couleur (pour mon cas dans mon agenda Workflowy), mais lorsque je vivais en colocation, c’était une croix sur mon calendrier mural (bien visible).
Un calendrier de ce type fait très bien l’affaire.
Vu qu’au début d’une nouvelle routine on est plutôt motivé, rapidement une série de croix va se dessiner sur mon agenda. Il s’agit de la chaîne.
Ensuite le but est de créer la plus longue chaîne possible et d’afficher celle-ci où des gens peuvent la voir.
- Le premier objectif ? Réussir à faire un mois complet.
- Le deuxième objectif ? Réussir à faire une année complète (sans manquer un jour).
- Le troisième objectif ? 2 ans.
Ainsi cette chaîne vous libère de la décision suivante: vais-je écrire aujourd’hui ?
Toute cette énergie qui était dédiée à la décision, vous pourrez l’utiliser à faire danser vos doigts sur votre clavier.
Plutôt cool.
Ce qui nous amène au dernier point:
Quelle sont vos techniques pour faire courir votre curseur et remplir vos pages ?
Je viens de partager avec vous ma mentalité, mes constats et techniques pour ne jamais me retrouver face à une page blanche et créer rapidement du contenu. Mais nous avons tous nos propres fonctionnements et préférences.
C’est la force des blogs comme celui-ci: ils nous permettent d’échanger et élargir le champ des possibles face à une problématique que nous partageons.
Et vous ? Quelles sont vos techniques qui vous permettent de surmonter le syndrome de la page blanche ?
Faites courir votre curseur dans les commentaires 😉
Julien Gueniat est le fondateur de l’Organisologie et l’auteur du livre “2 heures chrono pour mieux m’organiser ».
Il aider les managers ambitieux à transformer leur quotidien stressant en environnement serein et productif.
c bien
Super article Julien ! (comme toujours)
Au passage, un travail pédagogique énorme
(et un travail de SEO bien ficelé aussi…)
Alors voici quelques hacks complémentaires pour vaincre ce syndrôme de la page blanche :
– l’engagement public (par exemple tu écris un email(ou un article) sur un thème en le terminant par indiquer sur quel sera le prochain thème abordé. (avec idéalement une « dead line »)
– 2 étapes à combiner qui peuvent aussi paraître opposées :
1 – écrire à l’envie, à l’enthousiasme
2 – si pas d’envie, ne pas attendre d’avoir envie pour écrire. Et une astuce peut être d’éventuellement détourner le sujet « procrastinatoire » qui nous empêche de commencer à écrire, et le transformer en angle d’attaque pour ton sujet d’écriture (je l’ai utilisé aujourd’hui avec les séries dont je suis devenu accrocs…)
– Arrêter l’écriture en plein milieu… Rien de plus frustrant, le sujet va vous hanter tant qu’il ne sera pas repris, et le redémarrage n’en sera que plus facile…
– …
Voilou,
A+
Vincent
Salut Vincent!
Merci pour ton retour. C’est vrai que l’engagement public (dès que l’on a quelques personnes qui nous suivent) est vraiment un bon moyen. Je l’utilise souvent (mon prochain engagement public: 4 mars sortie d’un guide).
J’avais pas pensé à arrêter l’écriture en plein milieu. Truc à finir insomniaque 😀
À +
Salut,
Tu ne crois pas si bien dire…
La dernière fois que j’ai du arrêter un contenu en plein milieu du processus….
J’ai du stopper le vendredi soir,
Et il n’y a pas un instant du week end où je n’avais pas envie de reprendre !
Jusqu’au lundi soir où j’ai pu enfin reprendre la suite !
Et enfin me libérer 🙂
MDR
A+
Vincent
Super article et très pertinent Julien ! J’ai beaucoup apprécié ! Je vais essayer à nouveau le challenge 1000 mots par jour. Quand je le faisais de temps en temps, j’avais tendance à écrire sur moi. Je vais définir des thèmes la veilles et voir ce que ça donne.
Merci !
Salut Lirone! Content de te voir par ici 🙂 Tu connaissais le blog de Sophie? De vraies pépites s’y trouvent 😀
1000 mots par jour, un minimum pour des types comme nous je pense!
À très vite.
Yes ! Je l’ai découvert il y a quelques mois mais ça faisait un petit moment que je n’y étais pas retourner, donc c’est chouette ! =D
Excellent article Julien !
Perso, ma technique anti-SPB est assez pathétique : elle produit tous ses effets lorsque je dois remettre le texte à 18h30 et qu’il est 16h30. C’est là que mes super-pouvoirs se déchaînent, alimentés par un stress nucléaire. Du coup, je crois que je vais essayer ta méthode, autrement plus épanouissante et constructive. Et je vais suivre ton blog de plus près. Merci !
Salut Maivan!
Merci pour ton retour! Ahhh la technique du « Pied du mur ». Très fréquente!
C’est un mode de travail assez répandu 😀
J’ai un peu traité le concept de procrastination. Je le trouve super intéressant (vu que cela nous concerne tous).
Curieux de ton retour!
À très vite.