Comment devenir un génie de la littérature ?
Aimeriez-vous apporter une contribution fulgurante à la littérature, tels Homère, Murasaki, Shakespeare ou Proust ?
Je vous explique en cinq minutes comment devenir un génie et…
Non, c’est une blague. Je vais décortiquer ici, pendant un long moment, ce qui fait le génie en général et le génie littéraire plus particulièrement et, si par le plus extraordinaire des hasards vous aviez envie de tenter d’en devenir un, lisez attentivement : vous pourriez, à force de travail et de temps (vous savez, le temps, ce truc qui peut servir à approfondir un sujet au lieu de faire glisser des vidéos tiktok), parvenir à vous améliorer suffisamment et qui sait, pourquoi pas, espérer tendre vers les cimes sublimes du génie.
Qu’est-ce qu’un génie ?
Cette question interroge depuis des temps immémoriaux (en fait, depuis le moment où l’on a conceptualisé l’idée).
Question indissociable de la suivante : qu’est-ce qui fait chez le génie qu’il en est un ?
Hippocrate pensait que le génie possédait beaucoup d’atrabile (c’est pas si con, nous y revenons dans un instant), Franz Joseph Gall, qu’il provenait de bosses sur la tête (d’où l’expression la bosse des maths), puis on l’a considéré comme venant du démon ou provoqué par un souffle divin, puis Diderot a doté le génie de plus de raison que de passion, puis Kant nous a expliqué que le génie produisait de l’exemplaire (sa production servira de modèle), Voltaire l’a décrit dans son encyclopédie et Hugo a longuement analysé le génie dans son essai William Shakespeare, le décrivant comme homme océan, celui qui sera capable de s’engager pour son art et que l’humanité devrait suivre. La neuropsychologie d’aujourd’hui, enfin, étudie très sérieusement les traits du génie en analysant les récepteurs de dopamine (les gens très créatifs en ont moins, ce qui fait que le thalamus ne filtre rien et crée des connexions bizarres).
En tout cas, tout le monde s’entend à peu près pour dire que le génie possède les qualités suivantes de manière exacerbée : intelligence et créativité, qu’il se distingue de ses pairs en apportant quelque chose au monde et dont l’exemple sera suivi.
Et pour finir, les traits suivants ne veulent pas forcément dire que vous avez affaire à un génie :
- Les gens lui disent souvent « t’es un génie » (parce qu’il/elle est intelligent, drôle ou bizarre)
- L’originalité (spécial n’est pas forcément génial).
- Un gros QI : Il provient d’une surabondance de myéline (c’est pour ça que je disais que l’atrabile c’était pas si con), ce gainage qui enrobe les axones et qui permet la vitesse d’apprentissage grâce à des connexions neuronales plus rapides. C’est pratique pour apprendre vite, mais cela ne fait pas le génie. Beaucoup de hauts QI échouent dans la vie, car ils apprennent très vite un paquet de choses inutiles ou ne concentrent aucune énergie à développer un talent quelconque, du fait d’avoir eu des facilités à l’école étant plus jeunes. (Je résume vite fait, si vous avez des commentaires à ce sujet, eh bien il y a une section commentaires en bas, ça tombe bien.)
- Quelqu’un qui se tait, mystérieux, méprisant (chut, ne dérangez pas le génie qui pense).
- Quelqu’un qui se croit un génie, parce qu’il a l’air inspiré (mdr).
Et pour finir, voici ma définition du génie. Oui, j’ai ma propre théorie à ce sujet et c’est même sur celle-ci que va se baser cet article. Est-ce que je me la pète un max ? Un indice : le titre de l’article.
Ma théorie est la suivante :
Le génie est la capacité d’une personne possédant la maîtrise de son art à faire des aller-retour entre ses connaissances, sa maîtrise et son intuition de manière souple.
Maîtrise et intuition ?
Vous pouvez les appeler différemment : raison et émotions, cerveau gauche et cerveau droit, acquis et inné…
Je vais utiliser une image pour que vous compreniez mieux cette théorie :
Imaginez votre génie comme une usine dotée de trois grandes pièces :
- Le réservoir. Il est ouvert par le haut : selon qu’il reçoit beaucoup ou peu, sa capacité disponible se modifie.
- L’usine. On y fait fructifier la matière première.
- La scène. Elle se remplit progressivement de ce qui sort de l’usine. Seule la scène peut être accessible au public.
Les informations à notre portée constituent le réservoir : chaque personne a accès à des informations différentes selon son milieu, ses expériences, son éducation…
L’usine est ce que l’on fait de ces informations. On peut piocher dedans et s’en servir, les travailler, les maîtriser, les étudier, les comprendre…
Enfin, la troisième pièce, la scène, est l’expression de ces connaissances, appliquées de manière inconsciente.
Prenons un exemple avec la lecture : 1) Le réservoir a accès aux écrits, mais aussi à des personnes autour de soi sachant lire (les deux données essentielles pour apprendre à lire). 2) L’usine contient l’apprentissage de la lecture, quelle que soit la méthode. 3) La scène : On lit sans faire d’effort, les mots nous sautent aux yeux, nous n’avons plus besoin de faire un effort pour lire. Lorsqu’on lit un livre, on est capable de se plonger dans le texte, en ne se préoccupant plus que du sens, sans plus prêter attention aux mots.
Étant donné que la lecture, comme la nage ou le vélo, sont considérés dans notre société comme des maîtrises essentielles, que quasiment tout le monde les possède, nul n’est considéré comme un génie de la lecture, de la nage ou du vélo parce qu’il possède leur maîtrise. Pour s’élever au rang de génie, il faudra donc pousser ces apprentissages à un niveau où l’on sera capable de lire 1 page en 1 seconde, battre un record olympique de natation ou de cyclisme.
Le génie nécessite donc une abondance d’informations dans le réservoir (il faut savoir que telle discipline existe pour s’y entraîner, avoir accès à du temps/argent pour le faire, un entourage qui vous soutient et ne moque pas vos désirs, etc.), un travail acharné dans l’usine : consacrer du temps, de l’énergie et de la recherche en manières innovantes de s’améliorer et une expression de soi libre sur la scène, qui permet d’entrer dans un état où le contrôle est absent, afin de laisser s’épanouir le talent.
Le génie est enfin la capacité de passer librement d’une pièce à l’autre : veiller à ce que le réservoir ne désemplisse pas, travailler chaque jour avec acharnement, s’exprimer librement et sans contrôle, tout ça en souplesse et à volonté.
Comme vous pouvez le constater, ce n’est pas de la tarte !
Je vais donc traiter ces trois aspects dans cet article, afin que vous puissiez vous pencher sur chaque élément sans trop vous perdre.
Le réservoir : à quoi avez-vous vraiment accès ?
On nous a suffisamment répété qu’Internet mettait toutes les connaissances à notre portée : c’est faux.
Non seulement la quantité de ressources disponibles dans certains livres qui n’est pas accessible en ligne est impressionnante (je parle du contenu des livres, mais aussi du nom des livres qui ont disparu, qui n’ont jamais été réédités, qui n’ont pas été scannés par la BNF…), mais même lorsque ces ouvrages sont répertoriés, il y a des livres qui n’ont été lus que par quelques personnes. C’est le cas des ouvrages de thèses par exemple.
De plus, nous avons tendance à tourner en rond au sein de notre réseau, ne fréquentant que des personnes qui possèdent à peu près le même niveau de connaissances que nous, du même milieu socioculturel, possédant des goûts similaires, etc. C’est la nature grégaire de l’humain qui tend à se regrouper avec ses semblables. Nous n’aimons pas nous confronter à des visions différentes et préférons entendre ou lire sans relâche des pensées qui viennent confirmer ce que nous pensons déjà.
Il y a donc une vaste section d’Internet que nous n’explorons jamais et nous passons à côté de millions de connaissances. Un rapide test avec une page au hasard de Wikipédia (qui tend à répertorier tout ce qui existe), et voilà que je tombe sur la page de Frédéric Chalon, un flûtiste et hautboïste du XVIIIe siècle. Force m’est de constater que toute ma vie, je suis non seulement passée à côté de Frédéric Chalon (pourtant à un clic de ma pomme), mais des flûtistes et hautboïstes du XVIIIe siècle en général, que je découvre même ce terme « hautboïste » et qu’avec un peu de honte, je me rends compte que je ne me souviens même plus d’à quoi ressemble précisément un hautbois (oui, allez voir).
Et si vous vous êtes dit à la mention « hautboïste du XVIIIe siècle » : « Non, mais on ne peut pas TOUT connaître ! », préparez-vous à cette explosion mentale : le contenu entier de ce que l’on peut trouver sur Internet, c’est ce que l’on sait que l’on ne sait pas, alors qu’en est-il de ce que l’on ne sait pas que l’on ne sait pas ?
Personnellement, ça me donne le vertige.
Prendre conscience de ses faiblesses
La première étape est donc de réaliser la quantité de choses que nous ne savons pas et à partir de là, se demander comment étendre ses connaissances.
Le but encore une fois, n’est pas de tout savoir, mais de comprendre que l’on ne sait rien (ou si peu de choses) et cela, quel que soit notre niveau, afin de toujours se placer dans la position du petit enfant curieux. La curiosité ne saurait naître dans un esprit qui pense avoir fait le tour : c’est le début de la mélancolie.
Si vous vous dites que vous avez vraiment fait le tour d’une question qui vous intéresse, songez à prolonger vos recherches, à lire d’autres livres, à questionner votre savoir. Par exemple, êtes-vous certain de posséder une connaissance ou est-ce plutôt une croyance ? Que pensent d’autres personnes à ce sujet ? Penser sa propre manière de penser s’appelle la métacognition. Je vous recommande par ailleurs chaleureusement d’écouter l’incroyable podcast d’Elisabeth Feytit sur le sujet : Méta de choc.
À quoi devez-vous avoir accès pour devenir un génie de la littérature ?
Avec quoi devez-vous remplir votre réservoir ?
Votre vrai soi
On commence fort ! Il n’est pas si simple d’avoir accès à soi-même, alors pourtant la personne qui devrait nous être la plus accessible. Bien sûr, vous avez accès à vos pensées, mais avez-vous accès à cette personne que vous êtes réellement au fond ?
Avez-vous du mal à savoir ce qui est bon pour vous sans douter de manière interminable, à vous passionner réellement pour un sujet ou à trouver ce que vous aimez vraiment dans la vie ? Si c’est le cas, vous êtes peut-être régi par ce que l’on nomme le faux-self, c’est-à-dire, une personnalité qui a été construite pour plaire à ses éducateurs. La véritable personnalité de l’enfant demeure enfouie au fond de lui, comme la graine d’une plante magnifique qui demeurerait protégée dans une boîte hermétiquement fermée. Alice Miller l’exprime parfaitement dans ce texte.
Il n’est évidemment pas simple d’accéder à la graine et je ne vais pas me faire votre thérapeute, mais certaines choses aident à se libérer de ce carcan pour accéder à ce que l’on désire vraiment :
- Prendre ses distances (physique et mentale) avec les personnes qui nous obligent à être faux. Souvent, ce faux-self a été accepté et validé par notre entourage, mais cela ne signifie pas forcément qu’ils vous forcent à être de cette manière. Si une personne de votre entourage vous fait sentir que sans ce faux-self, elle ne vous validera plus, c’est de celle-ci qu’il faudra se distancer.
- Journaler à fond, selon ma super méthode. 😀
- Accepter qu’on ne sache pas où on en est, c’est déjà la première étape de la validation de soi.
- Régulièrement vous demander ce que vous ressentez vraiment, au fond. Au début, si vous êtes prisonnier de vous-même, vous pourrez vous dire des choses comme « rien » ou encore rationaliser, en remplaçant le sentiment par un raisonnement, par exemple : « Je pense que cette chose est bonne pour le monde », plutôt que « Je me sens terriblement en colère. » Oui, vous remarquez que la rationalisation sert à se mentir pas mal.
- Parler à quelqu’un, un thérapeute engagé vers l’accès à votre vérité et non sur les croyances new-age (pensée positive, visualisation créatrice, les angelots tout ça) et de bons bouquins (Alice Miller, Le drame de l’enfant doué est une bonne base.)
- Notez vos rêves. Si vous ne vous en souvenez jamais, mettez un carnet à la tête de votre lit et essayez chaque matin de vous en souvenir avec le carnet et le stylo dans la main. Le soir, demandez à votre cerveau de vous faire souvenir de vos rêves. Dans Mon Carnet Créatif, j’explique la méthode détaillée. J’ai aussi un audio d’autohypnose pour demander des idées en rêves. Il est intéressant d’essayer d’analyser soi-même ses rêves.
Les bons livres
Énormément de personnes lisent les mauvais livres. Attention, je n’ai pas dit « de » mauvais livres, mais « les » mauvais livres, c’est-à-dire ceux qui n’ont rien à voir avec ce que vous aimez vraiment, ce que vous avez envie d’écrire, ce qui vous transporte, vous inspire…
Combien de bibliothèques remplies selon une logique bourgeoise, de classiques, des « livres qu’il faut lire », de rentrées littéraires populaires, de Goncourts pas terminés ?
Alors, oui, il faudra lire les grands auteurs, les bons auteurs, ceux qui savent écrire, car vous ne pourrez jamais devenir un génie de la littérature en lisant des romances Harlequin et des fanfictions. C’est pourquoi il faudra trouver en vous le chemin qui conduit vers la grande littérature, en commençant peut-être par ces lectures commerciales, si cela vous plaît, mais en suivant une logique qui n’a rien de conventionnelle.
Il vous faudra lire en conscience, guidé par l’intuition et le plaisir. Comment trouver de tels livres ?
Commencez par vous demander de quoi vous avez besoin de vous sauver. Il faut désirer ardemment se sauver de quelque chose pour lire ce qu’on a besoin de lire et le lire en conscience. Quelles réponses cherchez-vous ? Des essais, des romans, de la poésie pourraient répondre à ce désir.
Quelle est votre recherche ? Votre but dans cette vie ? De quelle manière désireriez-vous vous réaliser ?
Si l’inspiration ne vient pas, parce que vous n’avez jamais vraiment réfléchi à tout ça, je vous conseille de prendre un abonnement à la plus grande bibliothèque que vous ayez près de chez vous. Fouillez dans les rayons, pendant plusieurs heures, prenez les titres qui vous parlent, sans réfléchir à la raison pour laquelle ils vous parlent et installez-vous avec votre pile à une table. Feuilletez, ouvrez des pages au hasard, tentez de comprendre dans une lecture diagonale le sujet du livre et ses promesses.
Écartez tous ceux qui ne vous plaisent pas et conservez ceux qui vous plaisent. À partir de là, notez régulièrement les livres qui vous ont parlé, en prenant rapidement quelques notes sur ceux-ci (ça parle de ça, ça m’a plu grâce à ceci cela). Au bout d’une vingtaine d’ouvrages, observez leur point commun : qu’est-ce qui les rapproche ? Quel est le rapport entre ce livre de couture et Le grand Meaulne ?
Vous possédez votre propre logique interne : celle-ci vous conduira peu à peu vers les grands auteurs, car leurs livres traitent de sujets éternels et parleront forcément de ce dont vous avez besoin de vous « sauver ». Les êtres humains ne sont pas si différents les uns des autres, et seulement 7 grandes thématiques se distinguent dans toute la littérature :
- L’amour (se décline > amitié, sexualité…)
- La connaissance (la vérité, sur l’être et le monde)
- Le culte du héros (aventuriers, dieux, idoles…)
- Le futur (SF, dystopie, utopie…)
- Le passé (histoire, nostalgie…)
- La religion (croyances, surnaturel, fantastique…)
- Le mal (le diable, le crime, les monstres…)
Tout le monde se rejoint à un moment donné, il faut juste trouver son propre chemin pour y arriver. C’est l’inverse de ce que l’on vous laisse penser depuis tout petit. Le système scolaire, qui ne convient vraiment pas à tous, est conçu selon un enseignement qui va du général vers la spécification, c’est-à-dire que tous les enfants commencent au même endroit, pour suivre ensuite chacun leur propre chemin. Or, l’enfant a besoin de prêter attention à ses propres désirs spécifiques et souvent, on ne le lui permet pas. Il faudra donc récupérer ces désirs enfouis (toujours intacts, toujours lumineux, prêts à jaillir).
Les bonnes fréquentations
Vos fréquentations vous tirent-elles vers le haut ou vers le bas ? Qu’ont à vous apporter chacune des personnes que vous fréquentez ? Certaines sont là pour le plaisir, ne leur demandez jamais conseil. D’autres sont là pour vous instruire, ne tentez pas de les emmener en soirée.
Toute personne est bonne à fréquenter, si celle-ci ne vous veut pas de mal. Méfiez-vous par ailleurs : ouvrir son cœur à la mauvaise personne peut ruiner l’inspiration. Parfois, on perd sa créativité d’un coup et on ne comprend pas pourquoi : il peut s’agir d’une personne qui vous a dit quelque chose de bloquant.
L’exemple le plus frais que j’aie en mémoire est une femme avec laquelle j’ai discuté d’une pièce de théâtre qu’elle désirait écrire. Un homme plus âgé qu’elle (le modèle, la voix de la raison, la sagesse) lui a dit cette phrase : « Tu as encore l’âge de faire de bonnes choses au niveau théâtral. Dépêche-toi de prendre la bonne voie avant qu’on ne te catalogue dans la mauvaise branche. » Sous couvert d’un « bon » conseil, cette personne lui avait mis en réalité une énorme pression qui était tout à fait détachée de la réalité, qui ne concernait que sa vision à lui. On a vite fait d’être embarqué dans la vision de quelqu’un d’autre !
Donc quelles que soient les personnes que vous fréquentez, demandez-vous toujours : « Est-ce que je me sens pleine d’énergie, de motivation, d’inspiration et de joie quand je viens de la voir/de lui parler ? » Si ce n’est pas le cas, je ne vous dis pas de cesser toute communication, mais de réfléchir à la fonction de cette personne dans votre vie : toute personne n’est pas là pour parler de nos projets artistiques.
On a besoin que l’autre nous donne de l’énergie, pas nous en prenne. L’énergie, ce n’est pas le repos, mais la source de créativité qui continue de couler, qui ne se tarit pas, voire qui augmente !
Savoir embrasser son époque
Il ne s’agit pas forcément d’aimer son époque, mais d’y vivre. On peut très bien être très critique au sujet de son époque, mais il faut comprendre ce que l’on critique. Dire des choses comme « Aujourd’hui, les jeunes… » n’est pas critique, c’est juste du rejet pour se protéger d’avancées qu’on ne maîtrise tout simplement pas.
Il faut plonger dans son époque, la saisir, la comprendre, la mesurer à notre passé, à l’Histoire. Vous aurez du mal à être convaincant si vous vivez hors du temps.
Comment peut-on vivre à cette époque tout en se situant hors du temps ?
- En refusant de découvrir ce qui intéresse tout le monde (encore une fois, vous n’êtes pas obligé d’apprécier).
- En ne comprenant rien au jargon actuel.
- En fuyant les réseaux sociaux (je reçois régulièrement des messages de personnes qui me disent « je ne désire pas être sur les réseaux sociaux, comment je fais pour suivre votre actualité ? » Réponse groupée ici : Aucune idée à part créer un compte sur cesdits réseaux !)
- Fuir dans une communauté ou une secte qui se protège du monde moderne en vivant comme autrefois (tout en possédant hypocritement le WIFI et en touchant le RSA mdr)
- En regardant encore et toujours les mêmes vieux films, sans vous intéresser aux nouvelles sorties
- En ne s’intéressant pas à la politique (la politique fait partie de ce qui fait que vous êtes capable d’être en vie aujourd’hui, installé confortablement pour lire cet article, pendant que d’autres sont en train de se terrer dans des caches pour se protéger des bombes avec rien à manger).
- En refusant de lire les « news » parce que c’est « trop déprimant ».
- Toute forme de rigidité en général vis-à-vis d’un sujet que vous refusez d’aborder ou d’observer.
L’instinct de conservation est naturel : l’humain n’est pas vraiment fait pour vivre très vieux. Il est vite dépassé par les avancées de ses descendants. Je vous conseille de regarder le monde comme constitué de gens qui ne cessent de naître et de mourir. Vous n’êtes pas encore mort, alors ne faites pas tant un fromage de ce qui vous met en danger selon vous, car vous finirez au même endroit que tous les autres.
Comme dit Louis C.K dans son dernier spectacle : « Vous ne comprenez pas comment fonctionnent ces nouvelles toilettes hi-tech ? Bah, faut juste mourir, ces toilettes ne sont pas faites pour vous, mais pour les générations suivantes, bye bye ! » (trop méchant mdr).
La critique de son époque, c’est aussi le boulot d’un écrivain. S’enthousiasmer à tous sujets, comme les végans aux teintures bleues chimiques qui communiquent leur haine du barbecue sur leur iPhone ou les milliardaires qui envoient des voitures dans l’espace et creusent des tunnels pour aller trop plus vite, ce n’est pas embrasser son époque. Il faut tenter de connaître, comprendre, s’intéresser, même juger, voire même de condamner pourquoi pas, si cela vous choque, vous agace, vous terrifie, mais en sachant parfaitement de quoi vous parlez.
En gros, fuyez ce type de pensée : « Je ne connais pas donc c’est nul, donc je ne tente même pas de connaître. »
Le point commun des gros QI ? Leur capacité à aller vers de nouvelles expériences. Augmentez votre QI en vous ouvrant à la nouveauté. Ça ne peut pas faire de mal.
Croiser les connaissances
Développer un bon esprit de synthèse vous aidera aussi à tendre vers le génie littéraire.
L’esprit de synthèse fonctionne tout à fait comme le schéma que je vous ai suggéré plus haut : c’est une souplesse de communication entre les diverses parties du cerveau, qui permet de regrouper des connaissances distinctes en trouvant des manières de les relier, puis être capable de former une vision d’ensemble, d’y observer une logique qui permettra ensuite de hiérarchiser, d’organiser, de résumer ou d’élaborer des théories, des visions originales.
Intéressez-vous à des sujets variés et complexifiez votre pensée. Plus vous vous plongerez dans divers sujets, plus vous observerez de similitudes, de correspondances entre ces sujets.
Pour un écrivain, il peut être intéressant de se pencher sur les thématiques suivantes :
- La littérature (bah oui)
- L’histoire
- La psychologie
- Les religions
- La politique
- Les arts
- La nature
- La science
- La technologie
- La géographie
D’autre part, essayez de pratiquer un instrument de musique. Même si vous n’en avez jamais fait. Aujourd’hui, il existe des milliers de tutoriels très détaillés sur YouTube pour la plupart des instruments. Ne voyez pas l’arrivée (on n’a jamais fini d’apprendre à jouer d’un instrument), mais la progression : régulièrement, acharnez-vous sur l’apprentissage des doigtés, des notes, du rythme…
Le cerveau des musiciens est particulièrement capable d’esprit de synthèse, puisqu’il est capable d’assimiler en même temps plusieurs données et compétences : lecture, écoute, technique, rythme…
L’apprentissage d’une ou plusieurs langues étrangères est intéressant aussi. Idem, n’essayez pas de maîtriser le chinois, faites régulièrement un peu de Duolingo et tentez de mémoriser les mots comme dans un jeu ! Les langues fonctionnent selon une logique très spécifique et il existe des familles de langues avec des variations entre elles. Cela vous fera voir la langue française différemment et qui plus est, cela pourrait vous inspirer pour créer vos propres langues dans vos univers de romans !
L’usine : faire fructifier la matière première
L’accès aux connaissances permet ensuite que nous mettions en forme cette matière brute. Alors, comment faire fructifier ces connaissances ?
Pratiquer
Vous ne passerez pas à côté. La pratique intensive, longue et patiente de votre art vous permettra de parvenir aux sommets. Certains citent même le nombre magique de 10 000 heures pour parvenir à la maîtrise, c’est-à-dire 8h par jour 7/7j pendant 3 ans et demi ou encore 4h par jour 7/7j pendant 7 ans.
Voilà, vous savez ce qu’il vous reste à faire : à dans 7 ans ! 😀
Je vais tout de même vous donner quelques pistes pour pratiquer de manière efficace.
Premièrement, si vous avez tendance à abandonner facilement ce que vous avez commencé, lisez cet excellent article (mdr, c’est mon article à moi en fait) : Comment finir d’écrire ton livre (et ne pas abandonner). J’y explique comment gérer la frustration.
Le temps
Personne ne vous le donnera, il faut le prendre ! L’important est de respecter votre engagement vis-à-vis de vous-même : si vous décidez d’écrire juste une heure par jour, tenez-y vous. Idem si vous décidez de n’y consacrer que le week-end, quatre heures le samedi, trois heures le dimanche. L’important est d’être au rendez-vous, pas de produire à chaque fois la meilleure prose. Mais ces jours où vous vous êtes engagés à écrire, installez-vous à votre table de travail et gambergez, écrivez, faites des recherches. Travaillez.
Écrire en conscience
Toute forme de pratique n’est pas équivalente. Si vous écrivez n’importe quoi qui vous passe par la tête, sans trop réfléchir, en ayant le sentiment que vous êtes porté par le flow (alors que vous êtes plutôt porté par l’egow), vous n’écrirez pas en conscience. Comparez à quelqu’un qui souhaite pratiquer le piano et ne fait que taper n’importe comment sur le clavier, sans rythme, sans partition, cette heure passée à faire ça ne fera rien fructifier. Une heure de pratique consciente n’égale pas une heure de pratique libre.
La pratique consciente est donc de réfléchir à ce que vous allez écrire et de tenter de l’écrire correctement. Imaginons que pendant une heure :
- Vous réfléchissiez à votre structure (réfléchissez en écrivant ! J’appelle cela réfléchécrire).
- Vous écriviez du mieux que vous pouvez votre idée.
- Vous fassiez des recherches productives (en prenant des notes, pas de manière passive).
Alors cette heure de pratique viendra s’ajouter à votre maîtrise.
La pratique libre n’est pas interdite (nous le verrons après), mais elle ne se trouve pas dans l’usine. L’usine sert à faire fructifier, pas à s’exprimer librement. À cet endroit, vous conservez le contrôle.
La nullité
J’ai fait un post inspirant à ce sujet sur Insta (si vous ne me suivez pas, suivez-moi !).
Vous devez absolument passer par la case « nul ». Absolument. Je vous ordonne d’être nul, tout de suite. 😀
Essayez d’être bon, bien sûr, mais si vous relisez le truc et qu’il est nul, dites-vous simplement : « Oh, dis donc, c’est nul ! » Et poursuivez !
On ne reproche pas à un bébé de tomber la première fois qu’il essaie de marcher. Respectez-vous : vos tentatives sont sacrées, car elles sont les premières marches du long escalier que vous avez entrepris d’escalader. Quelle idée de mépriser les premières marches d’un escalier parce qu’on essaie d’arriver au sommet !
Produisez énormément de choses nulles : la productivité est le terreau du génie, sur 1o000 choses écrites, il ne pourra y en avoir qu’une géniale. Il faut prendre ce risque.
Copier
Sans vergogne, recopiez des passages des ouvrages de vos génies prefs. Un stylo, du papier (la mémoire de la main, ô combien négligée) et c’est parti pour faire des lignes de Tchekhov et se sentir un peu cool de se voir écrire des choses aussi belles. Vous croyez que Michel-Ange a commencé par peindre ses propres toiles ? Que nenni, on lui a fait copier des fresques de Masaccio à en vomir ! Mais après, il savait peindre et puis c’est tout !
Envie de voir en 15 jours à quoi ressemble une pratique consciente qui améliore visiblement l’écriture ? Voici un article pour améliorer vos écrits en 15 jours !
Développez une vision
Cherchez à développer une pensée personnelle, au fur et à mesure de votre pratique. Comment regardez-vous le monde ? Par quel angle observez-vous l’humain ?
Pensez par vous-même
Quitte à passer pour un fou, remettez en question les choses admises, questionnez-vous, observez le monde avec sincérité ! C’est ainsi que vous vous rapprocherez le plus d’une vision authentique. Il y a des choses qui « sont » (la Terre est ronde, etc.), mais il y a aussi énormément de choses qui sont admises sans pour autant être ni vérifiées, ni vérifiables, comme la manière de vivre, les croyances à avoir ou votre but sur cette planète. Il existe pourtant un paquet de gens tout à fait prêts à vous faire croire qu’ils possèdent le Grand Livre de l’Univers (et s’il existe, je suis certaine qu’il est loin d’être toltèque) et ils se tapent dessus en plus, tellement ils y croient fort !
J’ai rencontré quelqu’un une fois qui faisait une longue liste des choses admises par tous et tentait de les questionner. Je me souviens qu’il m’avait soumis la question suivante (qui m’avait beaucoup amusée et fait réfléchir) : Pourquoi doit-on dire « merci » ? 😀 J’ai d’ailleurs découvert par la suite que certains peuples ne disaient pas merci.
Se confronter aux autres
Même si vous êtes introverti, Internet permet l’anonymat, alors, plus d’excuses ! Lancez des projets, donnez à lire votre prose, testez ce qui fonctionne ou pas, entrez en relation avec les autres.
Les personnes qui vous critiquent, travaillent avec vous, vous soutiennent, voir vous haïssent et vous considèrent comme un concurrent, sont tous nécessaires
Pour aller plus loin :
- J’ai écrit un article très complet pour développer votre style d’écriture, dans lequel j’explique aussi comment développer une pensée personnelle.
- J’ai créé un cours complet sur le développement d’une vision d’auteur dans ma formation Du rêve au roman.
Cette partie était moins longue : c’est que la pratique, c’est faire. On pourra dire ce que voudra, pendant des heures, au bout d’un moment, il faut s’y coller.
Et une fois qu’on a eu accès aux connaissances et pratiqué de telle sorte à acquérir la maîtrise, est-on un génie alors ? Pas tout à fait. Lisez la suite !
La scène : la créativité améliorée
C’est un vaste espace dans lequel je suis sûr qu’il y aura de la musique, Keith Jarrett
La scène est la zone libre de l’expression de soi. C’est celle qui permet une fièvre de l’âme, un état de flow, qui se désinhibe et s’exprime sans contrainte ni censure. On ne peut pas se trouver dans l’usine et sur la scène en même temps. Une fois sur la scène (l’écriture, pour nous ici), la zone de contrôle doit s’éteindre.
Charles Limb a étudié le cerveau de musiciens de jazz par scanner IRM pendant qu’ils jouaient un morceau appris, puis pendant qu’ils improvisaient. Il a pu observer que les zones du cerveau « contrôlantes » doivent s’éteindre lorsque les zones d’expression libres s’activent. Il explique cela par le fait que ces zones « libres » ne sont plus inhibées par des impulsions nouvelles (apprentissage, mémoire, réflexion, attention…) que produit le cerveau. « C’est presque comme si le cerveau désactivait sa capacité à se critiquer lui-même », explique-t-il.
Plus haut, je vous ai parlé de la pratique qui ne faisait rien fructifier : c’est celle-ci. Cette partie du cerveau ne « génère » rien de nouveau (pour l’apprentissage/la mémoire), elle ne fait engranger aucune nouvelle connaissance, elle est l’expression pure. C’est pourquoi fréquenter cette pièce trop longtemps lorsqu’on n’a rien appris ou pratiqué ne donne en général rien de bien convaincant. Pour autant, il n’est pas inutile de la laisser s’exprimer régulièrement, c’est même vivement recommandé…
La liberté de passage
Beaucoup de personnes, y compris les plus intelligentes, sont coincées dans une pièce ou une autre. Êtes-vous actuellement bloqué dans l’une de ces pièces ? Si oui, laquelle ? N’hésitez pas à me le dire en commentaire !
Bloqué dans le réservoir
La personne passe son temps à accumuler les connaissances, à lire énormément, à consommer, à visiter, se cultiver, faire des recherches. C’est le profil type du rêveur-procrastinateur qui attend d’être suffisamment génial pour s’y mettre. (Les connaissances rendent génial dans la connaissance, point).
Bloqué dans l’usine
La personne écrit énormément, travaille dur, produit à foison. Elle en est à son quarante-septième livre et ne comprend pas pourquoi elle ne parvient pas au succès. Elle a beau pratiquer, elle tourne en rond et ne s’améliore jamais, voire a l’impression de régresser, surfant sur sa facilité. Elle ne s’ouvre à rien de nouveau, n’a accès qu’à très peu de connaissances et lit uniquement le genre qu’elle propose, voire ne lit pas ou plus.
Bloqué sur la scène
L’expression libre prend toute la place. Apprendre ? On n’apprend pas à écrire ! On est un génie de naissance ou rien, ou encore pire : « On a tous un génie en nous qui sommeille, il suffit de le libérer. » Poésie inspirée, démonstrations de danse gênantes, chant « libre », « moi je fais du vrai art », br**lette intellectuelle à n’en plus finir, on est tous plus ou moins passés par là, pas vrai ? La citation favorite d’une telle personne est « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux. »
C’est donc ici que ma théorie prend forme : Le génie est la capacité d’une personne possédant la maîtrise de son art à faire des aller-retour entre ses connaissances (le réservoir), sa maîtrise (l’usine) et son intuition (la scène) de manière souple.
Ce n’est pas sorcier à comprendre, mais difficile à mettre en place (le temps, l’argent, la motivation, l’âge, tout ça), mais si vous êtes motivé, que vous décidez de prendre le temps et que vous supportez l’existence restreinte dû au manque d’argent (oui, bien gagner sa vie en faisant ça est compromis) et que vous ne craignez pas d’être trop vieux (pitié, ne craignez pas d’être trop vieux, vous êtes vivant, c’est tout ce qui compte : une œuvre géniale d’une personne de 80 ans vaut mille fois plus que cinquante œuvres médiocres de personnes de 30 ans.), alors mettez ceci en pratique :
Tandis que vous continuez à étendre vos connaissances, alternez la pratique de manière consciente avec la pratique libre, improvisée. Faites ceci de manière quotidienne et assidue pendant 10 ans et vous vous rapprocherez du génie (voire en serez un !).
Bon, alors, cette scène d’expression libre, on l’appréhende de quelle manière ?
En cachette
Vous n’êtes pas obligé de montrer ces escapades dans les sommets du lâcher-prise à quiconque, pour commencer. Accumulez, sans craindre le jugement, les écrits prétentieux, nuls, libres, sans contraintes et tentez de les analyser ensuite, pour voir si des choses spécifiques s’en détachent.
Cela pourrait vous indiquer par exemple ce que vous avez encore à travailler, si les mots tendent à se répéter, c’est peut-être que vous manquez encore de vocabulaire, si les tournures de phrases sont maladroites, il faudra alors retravailler la syntaxe, etc.
Observez aussi ce qui fait votre personnalité, votre style, ce qui vous caractérise. Cela pourra vous indiquer aussi vers quelles ressources vous pourriez vous tourner pour accroître vos connaissances, quels auteurs vous pourriez lire et même « recopier ».
En ne faisant rien
Consacrer régulièrement du temps à ne rien faire avec votre tête : marchez, courez, prenez un bain, faites la vaisselle. Les idées « géniales », issues de notre partie libre du cerveau émergent souvent à ces moments (et avant de dormir of course). Ayez toujours avec vous de quoi noter, car ces idées, si géniales soient-elles, sont comme des petits génies qui surgissent pour aussitôt disparaître. Et ils ne reviennent jamais. JA-MAIS.
La rêverie et l’imagination libre entraînent votre cerveau à se rendre dans ces sphères hautement créatives à volonté. Contemplez, méditez, appelez ça comme vous voulez, mais cessez d’occuper votre cerveau avec des tâches.
À quel rythme alterner ?
À chacun de juger à quel moment il activera son lâcher-prise : dans le jazz, on commence toujours par jouer le thème, puis vient l’improvisation, le tout soutenu par une grille, un peu comme si on avait une piste de décollage délimitée (la grille), sur laquelle on avait disposé un tremplin (le thème), pour pouvoir nous envoler (l’improvisation). Mais dans l’écriture, il n’existe aucune forme classique qui ait été créée et nous indique à quel moment alterner entre la forme focalisée et la forme improvisée…
Il semblerait que durant des siècles, la zone d’application concrète et sous contrôle prédominait dans le génie, tandis qu’aujourd’hui, on valorise la zone d’absence de contrôle : et pour cause, c’est la plus simple d’accès. Se laisser aller, rêver, s’élever, c’est une zone libre accessible à tous, mais remplie de vide, tant certains artistes qui s’y prélassent (certains d’être des génies, puisque familiers des lieux) sont exempts de connaissances, de savoirs, de pratique, de maîtrise.
De plus, notre époque, avide de spiritualité new-age et saturée d’adeptes de la pensée magique, considère le génie comme si la réussite surgissait miraculeusement, sans trop de travail. Donc, le seul conseil que j’aurais à vous donner en ce qui concerne le rythme d’alternance, c’est de veiller à ne surtout pas demeurer trop longtemps sur la scène, surtout si vous débutez, mais de focaliser en premier lieu sur les connaissances et la pratique.
Pour ceux qui, au contraire, sont bloqués dans le réservoir et l’usine, mettez de la flexibilité dans votre pratique et aventurez-vous plus souvent sur la scène. Je n’ai aucun moyen de connaître le rythme idéal, mais je dirais qu’il faut juger par rapport à là où vous avez tendance à être bloqué en général, en essayant de rééquilibrer la balance.
Le secret, c’est la liberté et cette liberté ne saurait se passer du droit à accéder à tout, tout ce qui est disponible, vital, nécessaire, mais aussi tout ce qui est possible, explorable (sans passe sanitaire).
Pourquoi vouloir devenir un génie
Est-ce parce que notre cerveau ne cesse jamais d’évoluer ? L’humain est constamment en quête de sens et il est intéressant de noter que « sens » signifie aussi « direction ». Un être humain qui s’arrête de rêver, de découvrir, d’apprendre, bref d’évoluer, dépérit. La progression naturelle ne va que dans un sens et c’est celui de l’amélioration. Le génie est donc l’évolution logique de l’humain. Rien n’oblige d’y arriver, mais lorsqu’on cesse d’y tendre, on se sent perdu.
Tendre vers ce but est donc votre droit le plus absolu. Je déteste les pédagogies dites de « non-culpabilisation », parce que ressentir de la pression est vu aujourd’hui comme diabolique et que le burn-out guette quiconque se donnerait des buts hors de sa portée. Je considère que nous n’avons qu’une vie et que si dans notre cœur il y a un être qui rêve d’être un génie, alors il faut se faire confiance et se donner les moyens d’y parvenir, même si l’on n’y parvient pas, on n’aura pas de regret de ne pas avoir essayé.
Alors, envie de devenir un génie ?
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Sources :
- What makes a genius ?
- Comment devenir un génie en 5 étapes facile
- Creative genius neurologically explained
- Il n’y a point de génie sans un grain de folie
- The human brain never stops growing neurons
Sophie, la Contentologue, vous apprend à écrire et à vivre de vos écrits. Articles, livres, romans, pages de vente : découvrez comment rédiger et devenir un pro de la plume !
Bonjour Sophie!
Depuis que j’ai reçu ta formation sur comment écrire un roman (j’avoue m’être inscrite sans m’en être souvenu), je me suis remémoré pourquoi j’adorais lire et écrire. Malheureusement, mon réservoir ne parvient plus à se remplir, mon usine est au point mort (OK, j’exagère, depuis les 12 cours je parcours ton blog de manière quotidienne et j’ai pris le temps d’écrire 2x5min, Youhouuuu je suis un génie!!!!! Euh….) et la scène libre, ben c’est la seule chose que j’arrive à faire.
Tant pis, au moins je commence quelque part…
Cet article est encore une pépite qui me stimule à reprendre la lecture et l’écriture quelque soit l’ordre.
Un article très détaillé, je l’avoue. Le style est pratiquement bien adapté au sujet traité. Cela fait quelque temps je lis ton blog Shophie mais si tu veux mon avis: j’adore ta façon de jongler avec les mots, aspect qui me permet de vouloir jusqu’aux sommets de tes articles .
Je te suis depuis l’Afrique en Guinée plus précisément.
Bonne continuation ma rédactrice web préférée !
Bonjour. Je suis impressionné par votre capacité à donner autant de vos pensées intimes. Du coup, votre article est très riche et part dans tous les sens et surtout, il est plein de rebondissements. Je ne m’attendais vraiment pas à ce que vous parliez de notre lien à notre époque et de nos fréquentations. J’ai bien aimé votre camembert (il y a peut-être une directrice financière qui sommeille en vous) sur la connaissance bien que j’aurais rétréci encore davantage les deux parties bleues. Quand vous parlez des personnes qui sont bloquées dans le réservoir, je pense au roman inachevé de Flaubert : « Bouvard et Pécuchet » et aussi à moi pendant de nombreuses années. Pour ceux bloqués dans l’usine, je pense encore à Flaubert et à ce qu’il disait de Balzac : « Quel homme eût été Balzac s’il eût su écrire… ». Pour ma part, je viens de finir d’écrire mon premier roman mais je ne suis même pas sûr d’avoir atteint la scène. Je vais relire cette partie de l’article et y réfléchir. Cela me sera profitable. Merci beaucoup.
Merci beaucoup Sophie,
Belle découverte que ce tutoriel plein de conseils et d’idées. Comme d’habitude ! J’ai mis deux jours pour tout lire. Bravo !
A bientôt.
Catherine.
Merci d’avoir pris ce temps de lire et de commenter Catherine ! À bientôt ! 🙂
Mon dieu, mon dieu
et oui, même s’il n’a rien avoir là dedans
c’est juste une formule pour exprimer mon contentement.
j’ai mis quelques jours à tout lire.
Oui c’est riche pour quelqu’un comme moi qui découvre ces concepts.
pourtant je suis moi même un génie si si,
on m’a délivré un diplôme pour cela (Génie mécanique et productique)°.
Grand merci Sophie pour ces instants de réflexion initiés ici
et qui tournent maintenant dans mon brain d’à moi.
je continue de surfer par ici
super découverte
Merci
Au début, j’ai cru à un spam catholique mdr !
Ravie d’avoir le retour d’un vrai génie alors, merci pour ton passage ici ! 🙂
Bonjour Sophie
J’adore cet article ‘Comment devenir un génie »: il tombe à point dans mon cheminement. J’ai publié déjà en maison d’édition, mon premier roman est très bien reçu et là, je traîne pour le deuxième. Coincée sur « la scène ». Certaines de tes remarques viennent ouvrir un peu le rideau…Je voulais juste t’en remercier. Tu fais un superbe travail!
Merci Hélène, félicitations pour la publication de ton roman et bon courage pour le 2ème alors !
Merci beaucoup Sophie pour cette excellente analyse. Je me retrouve tout à fait ! Y compris dans le on n’est jamais trop vieux !! J’ai 62 ans et j’écris mon premier roman ! Je continue de remplir le réservoir avec mes lectures, je fabrique dans l’usine avec toutes mes connaissances et mes envies (les miennes, pas celles des autres). Je me permets même de rêvasser, en marchant et en cuisinant. Quand à la scène…une autre histoire !! Avec cet article, je comprends tellement de choses !! J’ai maintenant les clés pour ouvrir la porte…magique !!
Merci Naddy, on se lance sur la scène allez zou ! 🙂
Un plaisir de lire ta prose. Elle m’a rappelé mon entrainement pour marquer des buts de la tête. J’avais des dispositions, vu ma taille, mais la plupart des frappes s’envolaient à vau-l’eau. Un cousin m’a entrainé dans ma chambre pendant des mois. Je devais frapper dans toutes les positions et tromper sa vigilance. Résultat : je marquais de la tête dans les matchs, avec la tempe, le front, l’arrière du crâne, au ras du sol, en extension, accroupie, en contrepied. Je choisissais dans l’usine de ma pratique, quels outils utilisés dans le réservoir que j’exprimais sur la scène du but. Les mariant pour exprimer ma créativité, But ! Il me reste à en faire autant par tes conseils, de sorte que mes écrits frappent mon but, le lecteur. Tes conseils me donnent la motivation de progresser et de m’améliorer, pas seulement dans l’écriture.
Excellente analogie Alyre. Tu as donc déjà pu expérimenter cette théorie par toi-même avec le foot et tu en as donc déjà une connaissance empirique ! Merci pour ton partage, à bientôt !
Cet article est vraiment intéressant, bien écrit, et m’a donné plein d’énergie ! J’ai compris certaines choses sur lesquelles je n’arrivais pas à mettre des mots (les trois parties, par exemple : le réservoir, l’usine, la scène).
J’ai retenu qu’écrire est toujours la meilleure idée (journaling, notes), mais que ce n’est pas suffisant, car le réservoir doit être riche également,et partager ses écrits en prenant en compte les critiques, est également constructif. C’est un équilibre à entretenir. Merci Sophie pour ces précieux conseils et toutes ces références, avec humour et légèreté!
Merci Mareva, oui effectivement, si tu ne devais faire qu’une seule chose, ce serait produire : cela conduit à coup sûr vers une certaine reconnaissance, mais pour aller plus loin, il faut se comporter tout en souplesse. 🙂
Excellent article…Désormais JE sais quelle route emprunter
Merci beaucoup Naftaël !
Un article d’une qualité incroyable ! Très bien écrit et très investi sur le plan de l’approfondissement théorique et de la démonstration : imparable ! Bravo pour cette excellente analogie ! Ça tient d’u génie 😉
Je suis bloquée dans le réservoir 😉 mais je vais essayer de mettre en œuvre tes précieux conseils.
Merci beaucoup Abothine ! Allez, on se lance dans l’usinage maintenant 🙂 Bonne génialisation 😀
Bel article, motivant. Pourrais-je ajouter un complément sur le génie : l’homme est un gibier facile car il emprunte toujours les mêmes chemins, le génie c’est accepter d’errer dans la lande inconnue hors sa zone de confort, c’est accepter de céder au chant des sirènes, celles d’Ulysse, parce qu’elles nous invitent à la perte de nos certitudes, et de nos « là c’est bien je connais », il y a le risque de se perdre, mais ce n’est qu’on peut découvrir de l’inconnu, ici du non encore écrit.
Vosusm’avez inspiré ce matin, merci.
Hello Jean-François, oui tu as raison, ça rejoint l’ouverture aux nouvelles expériences dont je parle dans « Le réservoir ». Merci pour le partage de cette inspiration. À bientôt ! 🙂
Merci beaucoup Sophie pour ce super matériel !
Merci Odile 🙂